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Plaies intérieures
Après Cecil B. DeMille, c'est au tour de Ridley Scott de s'attaquer à la vie de Moïse et notamment la façon dont il a conduit les hébreux hors d'Égypte et, de sa jeunesse comme prince jusqu'à...
le 26 déc. 2014
53 j'aime
24
Le film qui divisa la critique en deux
(Je précise que j'ai vu la version longue du métrage et uniquement celle-ci)
Nous avons là un film comme rarement quelqu'un d'autre que Ridley Scott sait les faire : revenir sur un récit/ un personnage mythique pour mieux le démonter, le désacraliser. C'est là où ce bon vieux Scott est le plus intéressant à mon sens (je n'ai pas dit meilleur).
Ici, il s'attaque à un gros morceau puisque l'on va suivre le parcours de Moïse, l'un des personnages les plus sacrés de la BIBLE, soit l'un des plus sacrés de tous les temps. Pari sacrément osé qui peut, peut-être, expliquer une partie de la si mauvaise réputation de ce film.
Parce que, autant le dire tout de suite, l'infatigable athée provocateur anglais ne sera pas tendre avec notre héros.
Présenté comme une espèce de fou qui, suite à un choc à la tête, se met à parler tout seul dans le désert en pensant discuter avec Dieu lui-même sous les traits d'un enfant. Il se mettra à se comporter comme un illuminé, investi d'une mission divine, capable de sauver tout un peuple en le guidant hors d'Egypte. Pendant ce temps, les fameuse plaies d'Egypte ne sont plus que de "simples" phénomènes climatiques parfaitement explicables, surtout avec notre regard actuel (enfin ils ont vraiment pas de bol ces égyptiens).
Bref, un film provocateur mais franchement intéressant dans sa déconstruction d'un mythe mais qui ressemble tout de même à l'arrivée à un gros blockbuster hollywoodien qui tache à base d'effets spéciaux numériques à foison, de scènes d'action dantesques (mais agréables à regarder, ça reste Scott) et de musiques épiques. Pas totalement convaincu... Notre Moïse incarné par Christian Bale qui fait du Christian Bale est un personnage intéressant, ambigu mais qui aurait été d'autant plus intéressant s'il avait été mis en conflit avec son entourage. Parce que niveau persos secondaires...
On a pourtant une scène où l'un de ses frères le surprend à parler dans le vide alors que les juifs sont paumés dans le désert et qu'il est censé les guider. Ca aurait pu déboucher sur un conflit intéressant avec l'autorité de Moïse remise en question par ses propres frères. Mais non. Ca ne le choque pas plus que ça, ça ne donne rien.
Joel Edgerton campe un Ramses assez caricatural, un méchant très méchant, mais s'en sort plutôt bien. Par contre, quelle idée d'avoir pris des blancs pour incarner des égyptiens !? Sigourney Weaver en cosplay maman de Ramsès... ça passe pas du tout.
En conclusion, un film qui ressemble à beaucoup d'autres Scott finalement : pleins de bonnes idées et de bonne thématiques sur le papier mais une exécution pas toujours au rendez-vous pour un résultat qui aura fait jaser, auréolé d'une mauvaise réputation pas franchement méritée, pas à ce point.
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Créée
le 2 juin 2024
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