On voit ce que l'on veut croire

Est-ce donc ce film qui a été interdit au Maroc, en Egypte et dans certains pays arabo-musulmans ? Et ce pour des incohérences historiques, aussi parce que, selon Ridley Scott, Moïse a échangé son bâton contre une épée et discutait avec Dieu par l’intermédiaire d’un « enfant ». Certains disent que l’enfant représentait Dieu, ce qui a manifestement contrarié les Musulmans. Décidément, on voit ce que l’on veut croire.

En effet, ce n’est qu’une histoire de foi, une foi un peu trop exagérée pour certains, insuffisante et déformée pour d’autres, mais la foi y est, l’esclavage du peuple hébreu y est, la présence «divine» y est, le buisson ardent y est, les dix châtiments affligés aux Égyptiens y sont, et la mer qui ouvre un passage aux peuple hébreu y est aussi.

Ce que les détracteurs d’Exodus version Ridley Scott n’ont pas perçu dans le film est sans doute les signes que chaque croyant pourrait voir et croire à travers certains détails, certaines répliques, certains sacrifices. La colère de Dieu, on est un peu choqué sur le coup, la colère divine semble si cruelle dans le film, n’est-elle pas ainsi dans la réalité ? Qui sème le vent récolte la tempête, n’est-ce pas ? J’ai vu aussi cet éternel désaccord avec Dieu, on l’a tous vécu à un moment donné, un manque de foi, une impression que Dieu nous lâche, qu’il n’écoute plus nos prières, qu’il nous punit…mais on revient toujours à lui, et on le retrouve encore à l’écoute malgré cette impression de vide et d’absence…

Sans trop philosopher sur le sujet, je dirais qu’Exodus est finalement un film qui se regarde plus avec le cœur qu’avec les yeux.