Honnêtement, je n'ai jamais été portée à lire les écrits de Camus, et ce, depuis ma mauvaise expérience avec l'Étranger. Je suis consciente que nombreux sont ceux qui s'accrodent à dire que ce roman demeure un bon roman, ces lecteurs plaindront la profondeur de l'œuvre de Camus : l'absurde, l'existentialisme, le non-sens, la révolte. Cela étant dit, j'ai une certaine conception de la littérature selon laquelle je choisis et je juge mes lectures. Mais d'abord, je dois vous avouer que la lecture de La Peste ne m'a pas beaucoup aidée à changer mon opinion sur l'écriture camusienne. Certes, ce roman qui raconte Oran empestée est plus émouvant que L'Etranger, certains passages sont bien écrits, certains paysages bien décrits et les sentiments sont plus perceptibles. Il existe une histoire, un ennemi, une lutte, mais Il me semble qu'il m'est arrivé de lire un style plus "stylé" que celui d'Albert Camus. J'ai lu des romans qui ont suscité ma curiosité et mon admiration et qui m'ont fait oublier le temps qui passait... La Peste, au contraire, est le genre de roman que je ne pourrais probablement jamais finir. La littérarité existe bel et bien dans les romans de Camus, mais le plaisir que devrait dégager un texte littéraire, je n'arrive pas à le déceler dans les textes de Camus. Il faut noter aussi que l'état d'esprit dans lequel je me retrouve en ce moment et les circonstances actuelles ne m'ont pas aidée à supporter la lourdeur affligée par certains passages. L'histoire est intéressante et tout à fait assimilable à ce que l'on vit actuellement : endosser le rôle d'un Oranais qui se retrouve seul, terrifié et désemparé, face à une épidémie aussi dangereuse qu'une arme de guerre : "Il y a toujours plus prisonnier que moi". La Peste demeure un roman à lire, car il est sans doute porteur d'une philosophie émanant d'un désir de révolte. Peu importe les différentes interprétations que l'on peut donner au roman de Camus, La Peste nous décrit l'homme face à son ennemi : lui-même. Tout homme infecté représente une menace, un danger, une mort certaine. L'homme est à l'origine de son propre mal, il le porte en lui, le nourrit et le répand autour de lui.