Ça commence bourrin et ça tombe bien, c’est justement ça qu’on est venu voir : les Expendables prennent d’assaut une forteresse au Népal afin d’extraire un otage. Une fois la mission accomplie, Jet Li disparaît, puis revient incognito après avoir changé de sexe, se faisant appeler Maggie, ce qui trouble énormément Stallone. La meuf en question est chargée de retrouver un objet égaré dans un crash d’avion en Albanie et les Expendables se trouvent forcés de l’aider pour s’acquitter de leur dette envers Bruce Willis, mais des méchants veulent aussi le fameux objet parce qu’ils ont des trucs de méchants à faire, genre contraindre de pauvres villageois d’aller travailler à la mine, un bout d’intrigue qui fait pas mal penser à « Indiana Jones et le Temple maudit ». Alors après, bah ça va se taper, parce que les méchants ont voulu faire leurs gros enculés et que les Expendables faut pas les faire chier.
Voilà, bon c’est clair qu’il ne faut pas aller voir ce film pour apprécier un scénario d’exception, mais bien pour le spectacle martial et pyrotechnique que représente toutes ces vieilles ganaches qui se lattent la tronche : Bruce Willis et Schwarzy reprennent leurs rôles avec plus de temps de présence cette fois-ci, Van Damme est Vilain (oui, c’est son nom !) et nous sert avec gourmandise un grand numéro de méchant digne des meilleurs nanars, mais ça passe bien tellement c’est assumé, sans oublier le revenant Chuck Norris en « deus ex machina » vivant, qui endosse enfin pleinement son divin statut gagné sur Internet ces dernières années.
Sinon, on peut regretter qu’il y ait un peu trop de blagues peut-être, et tout le concept « méta » est sans doute trop appuyé, mais au moins ça ne se prend pas au sérieux, le film est fun et généreux, chacun à son petit moment de gloire avec un combat qui fait bien mal, et puis surtout niveau violence ça fraggue et ça charcle bien, avec plein de sang qui gicle de partout, là-dessus on n’est pas déçu.
D’un point de vue technique par contre, j’ai trouvé la photo est un peu trop granuleuse, voire pas très nette, mais bon mine de rien Simon West (« Les Ailes de l’enfer ») signe là son meilleur film grâce à Stallone, qu’on imagine bien derrière l’épaule du réalisateur pour tout chapeauter. Plus gros et plus fort que le premier volet, comme il se doit, « Expendables 2 : Unité spéciale » est un monument à la gloire des stars de films d’action des années 80/90, une vraie partie de plaisir pour tous ceux qui ont la nostalgie de cette période bénie pour le genre, avec ces vieux dinosaures qui tirent leurs dernières cartouches avant de raccrocher, même si la maison de retraite ne sera pas encore pour tout de suite...
En route pour le 3ème volet !