Après le fast-food, voici le fast-movie
Mater Expendables 2, c'est comme aller au Mcdo. Ce petit plaisir solitaire que tu t'accordes quand tu veux avoir l'impression d'en avoir pour ton argent. Aussitôt consommé, aussitôt oublié. Après le fast-food, voici le fast-movie. C'est gras, ça a bon goût, mais c'est pas bon pour toi.
Le fast-movie, tu y as déjà eu droit une fois. Expendables, premier du nom, tu ne sais pas trop pourquoi tu l'as regardé. Stallone, Statham, Li, Rourke, etc. Plus on est de fous, plus on rit. Plus y'a de couches, plus il y a de goût. Mais rapidement, tu sais que tu vas en avoir mal au bide. Tu prends le menu taille XXL. De l'action, des fusillades, des morts. En mode illimité. Le scénario semble avoir été écrit sur une feuille d'essuie-tout. Une petite. Et comme une feuille d'essuie-tout, tu utilises le scénario pour t'enlever la mayo qui coule de ton burger.
Tu bouffes, sur le moment, tu te dis : "C'est pas mauvais", même si tu sais que c'est gras à mourir. Quand t'as fini, tu sors en te disant : "Bordel, j'me suis pété le bide." Et tu culpabilises presque.
Expendables 2, c'est pareil. Si tu vas voir ce film en espérant que le scénario soit travaillé, c'est que t'es foutrement naïf. Ou tu le fais exprès.
Il y a un semblant d'histoire, assez simpliste pour combler les fans de nanars. Seulement un prétexte à une cascade de scènes d'action bourrines, primaires, et finalement peu excitantes. Les potes de Stallone ont les défauts de leurs avantages : des années d'expérience derrière eux. Beaucoup trop. Les apparitions de Schwarzy sont marrantes, mais vite lassantes. Chuck Norris la joue second degrés à fond, ce qui peut être fun. Mais quand un Chuck Norris fact a une réelle incidence sur le scénario, ça sent le foutage de gueule. Comme ton burger. Tu le bouffes parce que le goût est bon sur le moment, et tu regrettes dix minutes après l'avoir terminé.
Les effets spéciaux tournent vite en rond. On comprend rapidement qu'un mort sur deux est tué d'un headshot sanglant. Après ça, rien de très enthousiasmant, comme ton verre de coca, rempli parce qu'on y a mis douze glaçons. Les rebondissements sont très foireux et certains ne sont que des caches-misères sensés rattraper les errements scénaristiques (compte le nombre de fois où Sly et sa bande se retrouvent dans leur avion, qui sort d'on ne sait où).
Le film dure 1 h 40. Tu ne sais pas si t'auras assez de place pour avaler ton McFlurry. Tu ne sais pas si tu vas y arriver. Tu te forces, comme tu te forces à mater Expendables 2 jusqu'à la dernière scène. Ça y est, tu culpabilises. Pourtant, tu le savais que ce ne serait pas fameux.
T'as fini. Tu te laves les mains, comme si ton corps s'en lavait lui aussi. Tu pars faire autre chose. Tu voulais juste te péter le bide. Tu voulais juste un film bourrin sans intérêt. Tu l'as voulu, tu l'as eu.