Pierce Brosnan a tourné ce polar juste avant d'être James Bond pendant sept ans de 1995 à 2002. Et il le traverse avec un mélange de sérieux, d'émotion (sa femme qui le trompe avec le sénateur du coin conjugué à la perte de sa fille) et de second degré assez savoureux quand on le voit se débattre avec une hiérarchie, comme de coutume, assez pointilleuse.
J'ai senti qu'il n'était pas dupe d'être dans ce film policier qui aurait très bien pu sortir en 1984 alors qu'on était en 1992. Il en amasse tous les clichés avec ces flics obèses, sa violence, son érotisme (eh oui, à l'époque dans les scènes de sexe des films d'action, on voyait les nichons), ses méchants sadiques aux vraies gueules de méchant. A quoi on les reconnaît ? Parce qu'ils n'hésitent pas à cabotiner et à zigouiller leurs hommes de main.
Bien avant le 11 septembre, alors que l'Amérique s'enorgueillit de n'avoir jamais d'attentat à la bombe, les explosions seront légions alors que Brosnan est expert en...explosifs. A sa décharge, l'explosif est dans l'estomac des gens via de l'eau ingérée peu avant. Avec à la clé des effets spéciaux bien pourris qui m'ont bien fait marrer. Des sénateurs corrompus jusque à l'os, mine de rien, le film est tout le long assez critique envers sa classe politique alors qu'on était à la fin des années Bush et que Clinton allait prendre le pouvoir.
Pour Brosnan à ses débuts qui a dû considérer Explosion Immédiate comme une expérience comme une autre, il vaut le coup d’œil.