Le pitch évoque un bon nanar potentiel avec un postulat improbable et quelques habitués, à l’époque, des films de seconde zone. La présence à l’écriture de Steven E. de Souza, qui vient de signer les deux premiers opus de Die Hard, ne fait pas oublier non plus que ce dernier a ensuite sévi dans plusieurs productions très dispensables. Le résultat n’est cependant pas aussi mauvais qu’on pouvait le craindre. Déjà, il peut s’appuyer sur Pierce Brosnan qui a une belle présence à l’écran même si son personnage en fait parfois des caisses. Il a aussi la bonne idée de ne pas se prendre pour autre chose qu’une série B, avec sa durée minimaliste (1h22) et donc son scénario qui va à l’essentiel. Rythmé efficacement, l’ensemble se suit très facilement.
Tout ne va pas cependant au mieux dans l’entreprise. Le film accuse le poids des années et s’assimile très facilement à un téléfilm ayant bénéficié d’un budget confortable. Les amours contrariées du personnage principal et de sa femme sont d’une lourdeur sans nom, frisant souvent le ridicule, touchant de près le drame grotesque. Mais le film fait vraiment le taf dans ses scènes d’action. À grands coups d’explosions qui envoient valser des mannequins dans tous les sens et de petits effets spéciaux qui fonctionnent à peu près, l’ensemble se regarde avec amusement même s’il ne faut pas attendre autre chose qu’un petit produit de série.
Aussitôt vu, aussitôt oublié, mais parfaitement calibré pour passer un petit moment devant la télé sans trop se poser de question. On passera, bien évidemment, sur les raccourcis en tous genres et la série incalculable de coïncidences qui tombent plutôt pas mal. Mais mettons enfin au crédit de ce petit film d’action le fait qu’il ne se prenne pas au sérieux, ce qui est toujours un atout certain dans ce type de productions.