Les dernières années précédent son décès, Albert Pyun s’est mis à réfléchir sur l’héritage qu’il avait laissé dans le 7ème art. Le réalisateur confessait qu’il n’avait en réalité jamais eu d’affinité particulière pour les films post-apo ou les arts martiaux, mais que ces différents genres qu’il a abordé de nombreuse fois au cours de sa filmographie lui ont permis de se bâtir une carrière dans le milieu.. Après deux décennies particulièrement productive où il enchaîna les tournages à rythme frénétique (34 films au total durant cette période dont 26 durant les années 90), le cinéaste commença a relâcher la pédale de l’accélérateur après que l’on lui est pronostiqué une sclérose en plaque. Explosion Imminente a donc déjà presque des airs de chant du cygne, tant l'hawaïen se fera discret à partir de là. Ce film marque également l’entrée de Steven Seagal dans l’enfer des DTV. C’était donc déjà le début de la fin y compris pour ce dernier qui dans son embonpoint, ne voulait même plus se fatiguer à effectuer des prises d’aïkido, un art martial qui pourtant ne requiert pas tellement d’effort et je sais de quoi je parle pour l’avoir moi-même pratiqué. L’acteur y interprète donc un démineur qui refuse de courir après les méchants parce que cette attribution n’est pas clairement mentionné dans sa fiche de poste. Par contre ce n’est pas le dernier pour verser dans les leçons de philo et de psychologie de comptoir. Il fera néanmoins un écart pour aider son nouveau partenaire interprété par le regretté Tom Sizemore, qui d’éternel second couteau trouve enfin le moyen de s'accaparer plus de temps de présence à l'écran. Il y interprète un flic intègre bien que violent qui court après un poseur de bombe lunatique campé par Dennis Hopper qui n’a pas besoin de forcer son talent. On retrouve également Jaime Pressly dans le rôle d’une femme fatale qui ressemblait comme deux goutte d’eau à Margot Robbie.
Pour ce qui est du scénario, Explosion Imminente ne surprendra personne puisqu’il ne s’agit que d’un ersatz de Die Hard 3 Une Journée en Enfer. Albert Pyun avait déjà payé sa contribution dans le genre quelques années plus tôt en réalisant un film (Blast) qui plagiait plus ou moins Piège de Cristal. Le résultat est néanmoins bien au-delà de ce qu’en disent certains pisses froid et le cinéaste ne s’en tire encore une fois pas si mal compte tenu des contraintes imposé par la société Nu Image qui rognait constamment sur le budget. L’expérience fût donc très amère et le film s’apparente autant à une symphonie destructrice (tic tic boum-boum) qu’à une entreprise de reconstruction puisque comme le cinéaste tend à l’expliquer dans le commentaire audio, il a été contraint d’employer des stock-shot de fusillades et d’explosions dans une banque de données. C’est loin d’être aussi évident au premier regard si on le sait pas, mais il lui a fallu piocher dans pas moins de 50 films d’actions afin d’effectuer son montage final, d’où quelques plans rapprochés assez étrange de ses interprètes au milieu de ces séquences comme dans l’introduction ou le climax qui n’ont d’ailleurs rien de très passionnant. Le film ne sera d’ailleurs jamais aussi bon que dans ses continuités dialogués ou ses transitions, preuve s’il en est qu’Albert Pyun n’avait rien d’un tâcheron. Au contraire, puisqu’il avait de réelles ambitions pour ce projet mais les impératifs de production en ont décidés autrement. On notera néanmoins un échange assez troublant en champs-contrechamps dans une voiture entre Jaime Pressly et Dennis Hopper qui ne se feront jamais face et qui semblerai bien avoir été filmé chacun devant une surface de projection. Cela n’aurait rien d’étonnant puisque le réalisateur avait l’habitude de jongler avec les contraintes d’emplois du temps et faire s’opposer ses protagonistes qui parfois ne se croisaient jamais lors de ses tournages (Crazy Six, Mean Guns). On comprendra qu'avec une telle réunion de grands noms, les espoirs du spectateur allègre puisse être douché d’autant que le film s’avère au final vraiment trop conventionnel pour passionner les Pyunophobes qui auraient certainement préférés un grand feu d'artifice flamboyant.
Si t'as atterri ici, c'est que toi aussi t'es un vrai dur à cuire qui aime les films de bonhommes. Alors si t’en a marre des féministes et des sitcoms romantiques de ménagères, rends-toi sur l’Écran Barge où tu ne trouveras que des vrais mecs qui portent leur baloches et règlent leurs comptes à l'ancienne en flinguant des hélicoptère avec des bagnoles. De la testostérone, de l'action, des fusillades, et des explosions ! !! !! AVEC DES PATATES PUTAIN !