Je n'ai pas grande expérience du cinéma de Sono Sion, que je découvre avec son premier film de studio tourné en fin de période de la J-horror. Force est de reconnaitre que Sion exploite jusqu'au bout, si ce n'est jusqu'à l'absurde, le cliché horrifique capillaire en remplissant l'écran et ses personnages de cheveux agressifs (!). Cela donne des séquences assez étonnantes, parfois désagréablement réussies (le cheveux sous la paupière ou ceux sur la langue), parfois un peu trop débiles pour ne pas faire sourire. Par contre, quel dommage que l'industrie des CGI nippons soit autant à la ramasse car cela dessert franchement le film à plusieurs reprises.
Exte souffre également d'un scénario hésitant qui ne sait pas trop où il veut aller (tout l'aspect consacré au trafic d'organe et ses flashbacks too much), entrainant quelques coups de mou et se concluant sans trop savoir pourquoi. Il faut également être assez tolérant avec le personnage de Yamakazi, fétichiste de l'extrême mais également bouffon de service dont la dimension quasi-cartoonesque contraste franchement avec le reste du casting.
Un dernier aspect notable du scénario est l'intérêt qu'il porte à l'horreur plus réaliste des violences relationnelles et surtout familiales, même si Sion ne parvient pas vraiment à faire lien avec la part fantastique de son film. Cette hétérogénéité thématique trouve probablement sens dans les aspirations divergentes entre le réalisateur et ses producteurs.