Ghetto Ghouls.
A la guerre, vous devez tuer pour survivre… dans les rues de New York, c’est souvent pareil. Ecrit et réalisé par le prolifique cinéaste des années 80, James Glickenhaus (Le retour du Chinois, Blue...
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le 25 mai 2017
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Superbe démarche d’un éditeur que j’appréciais déjà : Carlotta ressort plusieurs bisseries des 80’s en blu-ray et DVD, parmi lesquels pas mal de films de Frank Henenlotter et James Glickenhaus. Pour l’occasion, ils organisaient une soirée avec une projection d’Exterminator. Ca tombe bien, je voulais le voir étant donné le petit statut de film culte qu’il semble avoir. De Glickenhaus, je n’avais vu que Le retour du Chinois, puisque Jackie Chan y tient le rôle principal. C’était un beau condensé de tout ce qui fait le cinéma d’action burné et un peu con des 80’s ; je n’en attendais pas moins d’un film avec un titre comme Exterminator : Le droit de tuer.
Acteur dont se souviennent les nanardeurs pour son rôle dans White fire, Robert Ginty, avec son air un peu benêt, est le héros de cette histoire on ne peut plus classique pour un vigilante-movie : vétéran du Vietnam, John Eastland revient aux Etats-Unis et se retrouve dans un New-York crasseux, où l’on croise sans mal des prostituées et des membres de gang. Il se retrouve confronté directement au crime le jour où son meilleur ami se fait attaquer.
Il devient alors vigilante, mais vraiment instantanément, juste le temps d’une coupe de montage. On n’assiste même pas à un temps d’hésitation, de réflexion : un moment le héros console la femme de son pote, et le suivant il menace un loubard au lance-flammes !
On ne sait pas non plus d’où il sort le M16 qu’il amène, la scène suivante, pour menacer un gang. C’est là que survient le premier meurtre… et John a l’air désolé, on croirait lire sur son visage un "oups, c’est pas ce que je voulais"… mais à quoi il s’attendait en se présentant avec une arme de guerre ?
The exterminator évacue presque complètement le traitement dramatique et un peu psychologique qu’on pouvait encore trouver dans un Death wish (encore que ça n’allait pas bien loin non plus), l’instigateur d’une bonne partie des films de vigilante de cette époque.
Le long-métrage de Glickenhaus se contente juste de dresser un parallèle facile avec la guerre du Vietnam.
Et on ne sait pas comment à partir du premier incident, le héros en vient à s’en prendre à d’autres criminels. Ni comment il choisit ses cibles. Il s’attaque à un mafieux au début, et sa victime suivante, c’est le hasard qui l’y mène : il est sur le point de se taper une prostituée, quand il s’aperçoit qu’elle a été brûlée par quelqu’un.
Mais la représentation des criminels est encore plus ridicule que celle du héros torturé ; imaginez, en guise de pédophile, un gros pervers sadique, au physique de Danny De Vito. C’est à la fois très malsain et hilarant tant c’est grotesque. On apprend en plus ensuite que ce type est sénateur.
Et le scénario manque vraiment de continuité ; on alterne souvent entre John et un policier qui est à sa recherche, mais l’enquête ne sert vraiment à rien, et la romance du flic à côté de ça laisse indifférent.
Certains dialogues se montrent volontairement cons et beaufs, à des fins comiques (le mafieux qui fait une fixation sur les BD…), mais la plupart des répliques et situations qui s’avèrent drôles le sont involontairement. Comme lorsque le justicier se cache dans une poubelle.
Il n’empêche qu’on s’ennuie un peu, notamment parce que le film se montre trop mou.
La séquence de début, qui pourrait sembler être la plus ridicule pour certains, était pour moi pourtant pleine de promesses. Glickenhaus a une vision bien particulière de la guerre du Vietnam : on y est tout éclairé de rouge comme dans la vision de Mars selon Total recall, et on y fait des bonds de 15 mètres suite à une explosion. Je retrouvais là en tout cas l’aspect over-the-top que j’avais trouvé fendard dans Le retour du Chinois, mais par la suite The exterminator ne plonge plus dans les mêmes excès jouissifs.
La meilleure mise à mort se trouve également au début, on a cette décapitation à l’effet spécial bien gore et étonnamment réaliste ; il y a quand même Stan Winston au générique. Et même si le héros fait preuve d’un sadisme un brin inventif lorsqu’il tue (surpassant ainsi la cruauté des criminels, mais le réalisateur ne pense pas à le faire remarquer), il n’y a rien d’aussi visuellement impressionnant que dans la séquence d’intro.
The exterminator n’est pas un bon film, mais ça n’est pas vraiment un nanar non plus… il aurait fallu au moins qu’il parte plus loin dans son délire, que ça soit plus divertissant.
Créée
le 6 juil. 2016
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