En voilà un film testostéroné comme il faut! Nous sommes au Texas et il fait chaud, très chaud! Ca sent la couille à des kilomètres à la ronde, ça suinte la liche et ça pue le rance, les slips collent à l'emballage et les morbacs se noient dans la sueur! Et le moins que l'on puisse dire c'est qu' ils ne sont pas tous en lice pour le prix Nobel (les texans, pas les morpions)! Nous sommes à la frontière mexicaine, et c'est un joyeux bordel. D'un côté, Cash Bailey trafiquant de drogue en costume blanc immaculé. De l'autre, un commando de vétérans de la guerre du Viêt-Nam qui sont tous censés être six panards sous terre, avec pour chef Paul Hackett et dont la mission est justement de se débarrasser de l'homme en blanc! Au milieu, un shérif bien burné qui tire plus facilement qu'il ne cause!
Ca a la couleur du Peckinpah, ça a l'apparence du Peckinpah, ça a le goût du Peckinpah ou presque! Presque parce que ce n'est pas du Peckinpah mais du Walter Hill! Et si avec ça, on ne voit pas que le monsieur s'inscrit totalement dans la lignée de Peckinpah (il a d'ailleurs commencé sa carrière en écrivant le scénario de "Guet apens" pour le grand Sam)...
Tentative d'hommage à "La horde sauvage" ce western (car c'est de ça qu'il s'agit véritablement, plus que d'un film policier) fait très bien le taf, et même un peu plus que ça! Brillant par son casting de malade de futurs seconds rôles qui compteront dans les décennies suivantes (** Powers Boothe, Michael Ironside, Rip Torn, Clancy Brown, William Forsythe, John Dennis Johnston**...)., le film emprunte aussi aux classiques du genre comme "Rio Bravo" pour sa scène d'ouverture! De la sueur, du sang, des larmes, et au milieux de tout ça, un Nick Nolte exceptionnel, taciturne à souhait, un genre de *Harry Callahan * de l'Ouest, et qui obtient là un de ses meilleurs rôles, si ce n'est le meilleur! Reposant sur de nombreuses dualités (deux hommes pour une femme, un volubile et un taiseux, le passé et le présent....), cette oeuvre s'achève sur un duel de fort bel aloi! La messe est dîtes et si l'élève n'a pas dépassé le maître, il s'en approche beaucoup quand même!