Tueur en série emblématique de par son procès médiatisé et, par la suite, ses aveux témoignant d'une sauvagerie inégalée, Ted Bundy a marqué l'histoire avec son sourire ravageur, ses boutades incessantes et son impressionnant self-control face aux accusations dont il fut l'objet. Après moult documentaires, docu-fictions et autres innombrables théories, Netflix lui offre un énième biopic, réalisé par Joe Berlinger, déjà auteur du documentaire Ted Bundy: Autoportrait d'un tueur, également diffusé sur Netflix.
Mais s'il est un habile collecteur d'images pour documentaires, sa filmographie en étant principalement constituée, Berlinger s'avère être hélas un piètre metteur en scène (son unique long-métrage restant Blair Witch 2 il y a presque vingt ans). Incapable de gérer le rythme de son long-métrage, de diriger ses acteurs ou de proposer quelque chose de neuf à une intrigue vue des centaines de fois, le réalisateur loupe le coche, ne parvient jamais à nous captiver autrement que par le sujet traité.
Car outre la performance d'un Zac Efron toujours plus désireux de casser son image de BG de comédies puériles, le reste du casting alterne entre performances ratées (Kaya Scodelario, Haley Joel Osment) et guest stars de luxe (John Malkovich, Jim Parsons, Jeffrey Dovovan...). Souhaitant proposer un portrait plus intime du serial killer, en dévoilant en premier lieu sa vie privée puis l'envers du procès qui suivra, Berlinger en oublie de soutenir la question dramatique de son film ainsi que les tenants d'un scénario allant dans tous les sens.
Plus ennuyés que captivés, nous assistons à une maladresse qui ne tient finalement que dans ses dernières minutes. Mauvais film dramatique, mauvais thriller, mauvais film de procès... Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile est un biopic raté, dépourvu de sens cinématographique et d'enjeux, destiné à faire parler de lui uniquement pour son sujet traité. Le Bohemian Rhapsody des serial killers.