Pauvre féminisme !
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Depuis plusieurs jours, je regardais des émissions de téléréalité de type Koh Lanta, et mon cerveau, et surtout mon cœur de cinéphile, commençaient à vriller. Alors je suis plus que ravie de l’accès en ligne au festival Vues d’Afrique, sur lequel j’étais bénévole l’an passé, et de la réouverture des films de l’OAFF (Online African Film Festival).
Bref, deux festivals de cinéma africain accessibles en ligne, ça fait même un peu trop pour 15 jours. Pas le choix, il va falloir faire des sacrifices et ne pas visionner toutes les œuvres, mais finalement c’est ce qui arrive quand on fait des festivals hors confinement !
En tout cas, mon petit cœur est ravi, mais tellement ravi, d’avoir accès à toutes ces œuvres, de découvrir tous ces cinéastes africain.es.
Après avoir fait ma programmation pour les 10 prochains jours, en tentant de rassembler courts, moyens et long-métrages, comédies, drames et documentaires sur une même soirée, j’ai donc commencé avec un long, un moyen et un court métrage hier soir.
Aujourd’hui, je vous partagerai mes impressions sur le court-métrage égyptien intitulé Eyebrows. Pour résumer, cela commence par une question que Aïcha, la protagoniste, poste sur un groupe Facebook : « Quelle est la seule chose que vous souhaitez ne pas avoir été interdite ? ». La question prend son sens dans le contexte, puisqu’Aïcha questionne le fait de ne pas pouvoir s’épiler les sourcils sous sa burqa, n’étant pas mariée.
Cette histoire est très bien filmée, j’ai aimé la photographie et le souci du détail portés par le réalisateur Tamer Ashry . Et je ne peux pas nier son talent dans ce court-métrage.
Toutefois, j’ai comme un malaise à la fin du visionnage : prendre parti en filmant une œuvre sur une femme noire musulmane, quand on n’est pas une femme noire musulmane, ce n’est pas très bien parti… Mais en plus, limiter l’histoire aux interdits et au malheur que vit sa protagniste, ça me dérange. Je comprends l’intention de parler d’un détail pour révéler un éventail de problématiques, mais malheureusement le réalisateur a survolé les émotions de ses personnages, et en visionnant Eyebrows on réalise combien il est important de comprendre une réalité pour pouvoir la filmer.
En résumé, un très beau travail artistique, mais comme un raté dans son sens et sa politique…
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Festival Vues d'Afrique 2020 (36ème édition)
Créée
le 23 avr. 2020
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