Le mouvement sufragette, connu dans le féminisme pour avoir démontré que la violence était nécessaire et que la non-violence n'est autre qu'une invention patriarcale dans les luttes anti-féministes...
Alors, depuis avoir vu l'affiche de ce film, au casting brillant qui plus est, j'y pensais beaucoup, aux aguets, impatiente.
Quelle déception !
Un film sur un mouvement radical féministe qui n'est en rien féministe, qui victimise les femmes et qui les rend activistes par contrainte. Aucune conviction, aucune essence dans les luttes des personnages: l'une devient activiste car on lui prend son enfant (comme s'il fallait justifier ses actions), l'autre qui est sensée représenter le mouvement radical des sufragettes mais qui n'expose aucune conviction propre, et enfin la dernière, le summum, Meryl Streep en Emmeline Pankhurst qui apparaît à peine cinq minutes et dont le personnage a les apparences d'une gourou que des femmes suivent sans penser par elles-mêmes et à qui elles obéissent commes des "moutones blanches".
Et comme si ce n'était pas suffisant, le féminisme disparaît derrière une musique piano et eau de rose : bla bla bla...
Finalement, ce film devient anti-féministe car, comme toujours dans le cinéma hollywoodien, il ternit l'image des femmes activistes et radicales en niant ce qu'elles sont, ce que nous sommes,et en faisant de nous de pauvres victimes enrôlées dans une lutte sans conviction par des situations romantiques ou maternelles déchirantes.
Point positif du film malgré tout : l'interprétation de Helena Bonham Carter, qui arrive à marquer les esprits malgré la pâleur de son personnage.
À quand un film féministe hollywoodien ?