Bon, autant le dire, Eyes Wide Shut était loin d'être une priorité pour moi. Même si je voue un respect total envers Stanley Kubrick (faut dire, quand on pond un film aussi dingue que Shining, le statut de génie n'est plus à démontrer), je n'étais pas impatient de regarder son dernier film. Alors bon, je dois bien vous dire que même si je trouve Nicole Kidman très jolie (bon sang, c'qu'elle est canon dans ce film), j'avais très peur de m'emmerder. Un film sur le couple avec une certaine érotisation du propos histoire de relancer l'attention du spectateur.
Sauf qu'Eyes Wide Shut n'est pas 50 Shades of Grey (enfin, je l'ai pas vu mais j'ai lu assez de critique pour savoir ce que c'est).
Bref, Eyes Wide Shut, c'est le film ultime de Kubrick, la der des der, le point final à sa monstrueuse carrière. Alors est-ce que c'est aussi excellent que ses précédents films? Bordel de merde… OUI!
Je suis outré par la capacité qu'à Kubrick de nous captiver en nous montrant que dalle. Sans déconner, Eyes Wide Shut, c'est Tom Cruise qui se ballade dans les rues pendant 2h30 et qui découvre une multitude de façon de faire l'amour. De la prostitution à l'orgie en passant par l'adultère et à l'amour propre, Kubrick s'éclate! C'est dingue parce que concrètement, y a pas de fil scénaristique, les personnages n'ont pas d'objectif concret. On les suit simplement dans leur vie sexuel plus ou moins prononcée, et donc dans leur vie intime.
Eyes Wide Shut, c'est aussi un film sur la communication dans un couple. Un Tom Cruise aucunement à l'écoute de sa splendide femme (bon dieu, qu'elle est canon Nicole Kidman), au point qu'elle lui révèle avec un large sourire qu'elle a (fortement) songée à le tromper. Le tout avec une gamine qui semble être le cadet de leur soucis dans leurs problèmes conjugaux. Tout semble les séparer malgré une certaine complicité quand c'est l'heure de fumer un joint. C'est ça la principale question que pose Eyes Wide Shut, comment ces deux âmes pleins de secrets vont réussir à lever le voile et accepter la part d'ombre (les désirs sexuelles en somme) qui sommeil en chacun d'eux. Comment, ensemble, vont-il surmonter les problèmes de la vie, dans ce monde où sexe, mensonge et tromperie sont les mots d'ordre.
Et même si je suis loin d'avoir tout compris au film (notamment pour ce qui est de la secte), j'ai trouvé le film particulièrement captivant malgré des longueurs évidentes. Mais bon, Kubrick est dans la contemplation, ça paraît donc logique de regarder pendant cinq minutes des gens masqués en train de baiser sans aucun dialogue (n'empêche, avec tous les masques, je trouvais presque ça flippant).
En tout cas, j'ai adoré, j'ai trouvé tout ça vraiment original et pour son dernier film, Kubrick a frappé fort avant de s'endormir pour l'éternité, laissant un ultime scénario à son pote Spielberg (A.I Intelligence Artificielle). En bref, comme d'habitude, Kubrick gère!

James-Betaman

Écrit par

Critique lue 313 fois

1

D'autres avis sur Eyes Wide Shut

Eyes Wide Shut
SanFelice
10

Bill Harford ou l'anti-Fidelio

Un simple mot griffonné sur un papier. Le mot de passe pour entrer dans une soirée particulière. Fidélio. Pour un amateur de musique classique, ce mot, titre de l'unique opéra de Beethoven, n'est pas...

le 21 déc. 2013

195 j'aime

15

Eyes Wide Shut
Sergent_Pepper
9

La fin de l’innocence.

Aborder Eyes wide shut ne se fait pas avec innocence. A l’époque de sa sortie, c’était le film le plus attendu depuis quelques années, chant du cygne d’un réalisateur majeur, fruit d’une gestation...

le 10 juil. 2014

185 j'aime

28

Eyes Wide Shut
Cmd
9

Critique de Eyes Wide Shut par Cmd

J'ai du mal à saisir comment ce film peut avoir une telle moyenne. Que Torpenn lui mette 3, pourquoi pas, c'est dans ses habitudes de marquer le pas, la sanction et le coup de fouet, mais quand je...

Par

le 3 sept. 2013

97 j'aime

7

Du même critique

Coupez !
James-Betaman
4

Tout l'art d'être critique (ou pas)

Le principe même de ce remake avait de quoi intriguer. Ce n’était pas une première pour Michel Hazanavicius de se réapproprier une œuvre filmique afin de lui insuffler un vent de modernité (et son...

le 29 janv. 2023

57 j'aime

28

After - Chapitre 1
James-Betaman
1

Le digne successeur de 50 Nuance de Grey... On pouvait pas espérer mieux

Hier soir, je me suis couché en me disant que la nuit porterait conseil pour ma critique d'After. Tu parle ! J'ai passé la nuit à cogiter dans ma tête, cherchant un truc bien à dire sur ce...

le 18 avr. 2019

52 j'aime

12

The Kissing Booth
James-Betaman
1

La pire représentation de la jeunesse que j'ai pu voir dans un film

J'ai eu une discussion avec un ami sur beaucoup de choses, notamment sur la société et les jeunes. Cet ami, qu'on va appeler Jack, parce que ça sonne bien, m'avait livré ce qu'il considère comme...

le 15 août 2018

46 j'aime

15