Quand tout semble aller mal, sous ce qui paraît être des montagnes médiatiques qui déversent leurs avalanches de mauvaises nouvelles dans le monde, il est clair que l'on risque de finir la journée avec l'esprit étouffé par des pensées pernicieuses, l'envie de prendre les armes qui va avec.
Le film présent de Pierre-François Martin-Laval, Fahim, est un remède contre une morosité morbide que l'on laisse trop s'installer à l'intérieur de soi.
Fahim, un petit prodige du jeu des échecs a fui, à l'aide de et avec son père, le Bangladesh pour venir vivre en France. Ils vont devoir franchir les difficultés de leur insertion telles que la barrière de la langue, les longues procédures administratives et la promiscuité dans des foyers d'accueil bondés.
Il est fort possible que l'histoire réelle qui a inspiré un livre qui a marqué le réalisateur né à Marseille n'a pas été aussi rose que ce qui est montré dans le film. Et ce film, bien évidemment, présente quelques clichés prévisibles parce que systématiques ou réalistes, comme des réflexions au relent droitiste venant de certains personnages typés à la venue du jeune bangladais ou bien le père qui galère, alors menacé d'expulsion s'il se fait prendre par les autorités.
Mais les désagréments rencontrés, même s'ils peuvent être ou irritants ou affligeants à bien des scènes, peinent à éclipser l'humeur de ce long métrage enluminé par la bonhommie de Gérard Depardieu bourru et la gentillesse d'Isabelle Nanty, ainsi que de la relation qu'ont les élèves du club des échecs envers le jeune migrant qui ne manque pas de sel et de détermination à devenir champion dans sa catégorie, amenant à des situations socialement drôles le plus souvent. Dans les épreuves, gardons l'espoir, gardons la foi.
Fahim n'est peut-être pas un grand film, mais il donne un exemple positif de la vie qui, même si elle est dure par son sujet lourd et d'actualité, procure un bienfait à l'âme.