Mia madre
Il est toujours gênant pour le spectateur d'être en avance sur ce que ne sait pas et finit toujours par savoir le héros d'un film. Dans le nouveau film de l'italien Marco Bellocchio, on pourrait dire...
le 10 janv. 2017
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Il est toujours gênant pour le spectateur d'être en avance sur ce que ne sait pas et finit toujours par savoir le héros d'un film. Dans le nouveau film de l'italien Marco Bellocchio, on pourrait dire que l'écart se compte en années, voire en décennies. Pour générateur potentiel d'ennui et de décrochages qu'il constitue, sentiment lui-même renforcé par la longueur du film, il n'est pas non plus un réel obstacle à suivre l'histoire tragique de Massimo qui perd subitement sa mère en pleine enfance. Les années à venir, comme écolier, puis journaliste sportif avant de devenir reporter de guerre, seront l'occasion de rencontres et d'événements qui ne cesseront de raviver ou d'entretenir la douleur et le chagrin.
Le réalisateur de La Belle endormie propose ainsi une narration éclatée entre temporalités et lieux (Turin, Rome mais aussi Sarajevo) dans un dispositif un peu complexe dont on ne saisit guère l'intérêt ou la fonction. Le film réserve tour à tour de magnifiques scènes (la leçon d'astronomie, le rendez-vous nocturne avec un mystérieux joueur de poker) et des séquences plus laborieuses : les deux personnages féminins joués par des actrices françaises pêchent par leur signification et leur lourdeur. Ainsi Emmanuelle Devos est-elle une mère de subsitution théâtrale et grandiloquente et Bérénice Bejo un joli médecin au cœur d'artichaut.
Si Massimo enfant et adolescent nous émeut vrament par sa gravité et sa douleur intériorisée, il semble s'éloigner de notre compassion lorsque devenu adulte, il tourne en rond dans sa souffrance et, du coup, le film se prend au piège d'une complaisance facile et lassante et paraît ne jamais vouloir se terminer.
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le 10 janv. 2017
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