Comme sans doute beaucoup de lecteurs, j'ai regardé ce film, adaptation officieuse de Gaston Lagaffe, acceptée du bout des lèvres par Franquin, après avoir lu ce très bon article, qui revient sur sa genèse :
https://www.bfmtv.com/people/cinema/fais-gaffe-a-la-gaffe-la-premiere-adaptation-oubliee-de-gaston-lagaffe_AN-202207310004.html
Et, effectivement, le résultat n'est pas terrible, à deux doigts de la catastrophe. Sans doute un crime de lèse-majesté pour les fans de la Bd, notamment par le choix de l'acteur principal Roger Miremont, bien trop âgé pour le rôle, et dont le personnage s'appelle ici G. Si Franquin avait bien voulu concéder à un film sur son personnage, il n'a pas voulu que soient utilisés le nom des personnages, ou des objets, ce qui fait bizarre d'appeler son personnage principal par une lettre. De plus, et c'est un peu le souci, le personnage n'est pas vraiment drôle, limite antipathique, à dire de façon mécanique ses fameux m'enfin, car on devrait rire à ses gags, notamment son fameux instrument de musique renommé Gaffinette qui déclenche des drames en chaine.
En fait, le personnage le plus amusant est sans nul doute son supérieur, joué par un Daniel Prévost au-delà du cabotinage, mais qui le fait très bien, notamment dans sa quête désespérée de signer enfin son contrat, où à chaque fois G. l'empêche malgré lui. J'aime bien le gag où il mange sa clef pour fermer la porte, ou celle où justement il se prend la porte par le même G., et il est comme aplati, à l'instar d'un cartoon. On retrouve aussi Francis Lax (également dialogusite et coscénariste) dans de petites apparitions assez drôles en policier où il essaie à chaque fois de mettre une contravention à la voiture de G.
Ceci mis à part, ça n'est vraiment pas terrible, y compris avec la présence de Marie-Anne Chazel et Lorraine Braco (la future psy des Soprano !), rien n'est plus triste qu'un film comique qui ne fait pas rire.