Ce que j'apprécie chez Guitry est ce qui le dessert dans « Faisons un rêve ». Le déluge de verbiage finit par épuiser et, au final, le spectateur ne voit que le caractère vain et désuet du propos.
Jacqueline Delubac est mauvaise à souhait, plus que dans les précédents films que j'ai pu voir de Guitry, et son minois ne rattrape pas l'affaire. Guitry se gargarise avec talent mais certaines de ses pirouettes tombent à plat. Il est toujours question de cocufiage badin et c'est cela qui rafraîchit le tout et permet de ne pas sombrer vers un 5/10 mais un 6 qui se rattrape aux branches.
La réalisation est toujours empreinte de théâtralisation mais une fois que l'on connaît l'horloger Guitry, ces mouvements de caméras risibles ont presque un petit côté charmant. Le mot est lâché, voici un Guitry charmant. Il ne fera pas trace, face à d'autres œuvres de l'éternel amoureux des « femmes épuisantes », mais permet quelques sourires discrets à l'écoute de bons mots bien sentis.