Avec đčđđđ, Scott Mann tente de transposer la peur viscĂ©rale des profondeurs marines Ă l'immensitĂ© vertigineuse des cieux. Le concept est sĂ©duisant; plonger le spectateur dans une angoisse aĂ©rienne en suivant deux jeunes femmes escaladant une tour de transmission abandonnĂ©e de 600 mĂštres. Becky, encore meurtrie par la perte de son mari lors d'une escalade, se laisse convaincre par son amie Hunter de relever ce dĂ©fi insensĂ© pour honorer sa mĂ©moire. Les premiĂšres minutes parviennent Ă instaurer une tension palpable, notamment lors de l'ascension initiale oĂč chaque Ă©chelon grinçant Ă©voque une menace imminente. Certaines scĂšnes capturent avec justesse le vertige et l'isolement extrĂȘme, provoquant un malaise authentique chez le spectateur.
Cependant, le film peine Ă maintenir cette intensitĂ© sur la durĂ©e. La mise en scĂšne, limitĂ©e par des choix techniques inĂ©gaux, ne parvient pas Ă exploiter pleinement le potentiel de cette situation extrĂȘme. Les dialogues, souvent maladroits, alourdissent une narration dĂ©jĂ fragilisĂ©e par des clichĂ©s et des rebondissements improbables. LĂ oĂč l'Ă©conomie de moyens aurait pu renforcer l'angoisse, đčđđđ s'enlise dans une surenchĂšre inutile, introduisant des Ă©lĂ©ments superflus comme des vautours ou des gadgets technologiques peu crĂ©dibles. Le traumatisme des personnages, plutĂŽt que d'ĂȘtre explorĂ© en profondeur et de crĂ©er un enjeu, est relĂ©guĂ© au second plan, empĂȘchant toute vĂ©ritable empathie. Au final, malgrĂ© quelques moments de tension rĂ©ussis, đčđđđ s'Ă©vapore dans une banalitĂ© navrante, manquant l'occasion de devenir un vĂ©ritable thriller d'altitude.