Gérard Jugnot donne dans le phénomène de société et s'attaque aux sectes qu'une actualité dramatique a mises sur le devant de la scène. S'inspirant du cas tragique du Temple Solaire, il réalise une comédie pleine d'à-propos mais, hélas, très caricaturale. Car, si les sectes, par nature, sont forcément un bon sujet de plaisanterie, Jugnot ne fait guère qu'enfoncer des portes ouvertes. Sa petite intrigue supporte tant d'évidences et de complaisances qu'elle en perd tout intérêt. Elle réduit le rôle du gourou à celui d'escroc cupide et ses adeptes (en fait, le seul François Morel)
en de gentils naïfs, sans donner plus de sens ni à l'un ni aux autres.
D'une façon générale, tous les personnages manquent de rigueur. Le couple Jugnot-Morel, sur le mode du cadre hargneux et du simplet souffre-douleur (inspiré peut-être par le modèle de Funès-Bourvil) ne fonctionne pas bien.
Il se trouve que Bernard et Sébastien ont assisté à un suicide collectif et sont des témoins gênants.
Parallèlement, Jugnot imagine un petit vaudeville familial très superficiel. L'ensemble reste soumis à une mise en scène plus soucieuse de mouvement et de rythme (un montage effréné!) que d'idées comiques approfondies.