Le chien andalou, c'est trop mainstream.

Je me demande quels mots Jodorowsky a utilisé pour décrire à ces acteurs la séquence qu'il s’apprêtaient à jouer :

" OK Sergio, je t'explique. Dans cette séquence, tu vas grimper en haut d'une montagne. En haut tu vas rencontrer trois vieilles en train de gaver un moustachu en slip de fruits au sirop. Alors, toi tu t'approches, mais là les trois vieilles elles commencent à te balancer les fruits au sirop à la gueule en te traitant de pédé. Alors toi tu t'enfui, mais tu tombes sur trois travellos avec des boules de bowlings. A ce moment là, ya Felindra de Fort Boyard qui se pointe et qui commence à te fouetter. Donc toi tu te mets à courir, pendant que les travelos de balancerons leurs boules de bowlings. A la fin tu t’évanouis. C'est bon, t'as compris ? T'es prêt ? Moteur... ACTION !

En regardant mon quatrième Jodorowsky, je savais à quoi m'attendre. C'est pour cela que j'ai attendu d'être en bonne condition pour regarder ce film. Je ne me sens pas fatigué, je suis de bonne humeur et je ne risque pas d'être dérangé pendant mon visionnage.
Seulement voilà. Jusqu'ici, bien que d'une bizarrerie extrême, les films de Jodo que j'ai pu voir conservait malgré tout une certaine cohérence scénaristique. La, je vous avouerais que je n'ai absolument rien compris. Et quand je dis rien, c'est RIEN ! Je serais incapable de vous expliquer le pourquoi du comment de toutes ces scènes d'une incohérence sans nom. Ces scènes, souvent d'une puissance visuelle forte se succèdent sans réel liens entre elles. Je me doute qu'il y a sans doute un sens caché derrière toute cette bizarrerie, mais je ne n'ai pas les clés pour les comprendre. Du coup, regarder Fando et Lis fut pour moi une expérience comparable à la lecture d'un mémoire de fin d'étude sur la physique quantique. Ce fut très pénibles. Et je ne pouvais même pas me rattraper à la beauté des images, tant ce noir et blanc surexposé est crade. Et je ne parle pas de la prise de son.

Je vais aller me rematter Santa Sangre, je crois. Le surréalisme, c'est chouette, mais il y a des limites...