L'éléphant la tulipe

Je précise d’emblée : je n’ai jamais eu l’occasion de voir le film original de 1952, j’ai donc abordé cette cuvée 2003 avec une relative neutralité. Relative car on voit le logo Europacorp avant le générique, ce qui donne toujours de quoi s’inquiéter un peu…

Néanmoins ça fait plaisir de revoir du film de cape et d’épée, genre globalement délaissé, avec quelques tentatives à l’époque. « Cyrano de Bergerac » en 1990, « Le Bossu » en 1997, ce « Fanfan la Tulipe » en 2003… tous avec Vincent Pérez ! A tel point qu’il y fait référence lui-même, citant des personnages du « Bossu » et effectuant la botte de Nevers lors d’un combat.

Et il faut admettre que l’histoire de ce séducteur qui s’enrôle à reculons dans l’armée en pleine guerre de 7 ans est rythmée. Ca ne dure que 1h35, ça saute, ça bondit, et le film n’est pas avare en croisements de fer. Vincent Pérez a la banane en permanence, et garde un personnage insolent, façon Jean-Paul Belmondo de la grande époque.

Bref, cela aurait pu être une vraie réussite, sauf que cela reste effroyablement balourd. L’humour en premier lieu. Le film s’affiche plus comme une comédie qu’autre chose. Mais à part quelques blagues amusantes (dont les passages avec Didier Bourdon en Louis XV), c’est pachydermique.

Ensuite la réalisation. Gérard Krawczyk ne sait pas filmer le film de cape et d’épée, et ça se voit. Les combats sont rarement fluides à l’écran, il y a de nombreux problèmes de montage (séquences mal agencées, personnages qui se téléportent…). J’ai eu souvent l’impression de voir un collage d’images pour donner du rythme plutôt qu’une œuvre cohérente.

Enfin, l’intrigue très bancale. On mélange un héros vaguement amoureux (au moins il y a Penelope Cruz !). Une bataille dont tout le monde se moque. Et une sombre histoire de traître et de complot dont le scénario ne fera pas grand-chose, jusqu’au final.

Parfois plaisant mais très moyen.