Ce film au gros succès populaire en son temps, permet de se rappeler d'un certain type de cinéma français qui à cette époque ne s'intéressait guère au film d'aventure léger et plein de verve, c'était plutôt une spécialité à Hollywood où Douglas Fairbanks, puis Errol Flynn et Tyrone Power s'illustrèrent. Il faut attendre l'aube des années 60 pour que le style "cape et d'épée" devienne une spécialité française avec les films de Jean Marais.
Ici, le contexte historique est vaguement esquissé, on est sous Louis XV pendant la guerre "en dentelles", ce n'est pas le plus important, car l'action s'attache au personnage et suit les pérégrinations d'un Errol Flynn français, de type voltairien si je puis dire, incarné par un acteur qu'il est urgent de redécouvrir, Gérard Philipe qui y trouve son plus beau rôle, en tout cas son plus célèbre.
Mené à vive allure, le film est une brillante succession de péripéties soulignées par la musique, dont Gérard Philipe est le héros bondissant, aussi à l'aise pour voler un baiser à Gina Lollobrigida au décolleté ravageur, que pour ferrailler avec Fier-à-Bras lors d'un duel picaresque sur un toit ; ce genre de rôle de bravache truculent collait parfaitement à Noël Roquevert qui en endossera beaucoup d'autres par la suite, notamment dans Cartouche.
En dehors de quelques films épars, comme justement Cartouche, la Tulipe Noire ou certains films de Jean Marais (tel La Tour prend garde), le cinéma français sera avare de ce genre de films d'aventures héroïques pleins de panache et de fantaisie tourbillonnante.