Bergman arrive à nous captiver avec des gens plus ou moins normaux et joyeux qui fêtent Noël.
[Notez que la version dite "longue" est en fait la version d'origine sortie en 4 épisodes, pour un total de 5 h. La version de 3 h a dû perdre beaucoup de substance.]
Au début, il met en place le contexte: une famille aisée de la Suède de 1907. Décors foisonnants, le père directeur d'une compagnie de théâtre, et des tas de personnages pittoresques attachants. Mais évidemment, nous sommes chez Bergman, et le Mal va lentement apparaître, non pas seulement sous la surface des choses — car il se garde bien de nous peindre une réalité trop lisse — mais dans le déroulement de l'histoire, du développement des personnage au fil du temps et des événements.
Je suis resté scotché à chaque seconde, car chacun des départements est délivré à la perfection, non pas seulement technique, mais surtout que chaque détail raconte et renforce l'histoire en instillant des détails à foison. Chaque plan semble être exactement celui qu'il fallait.
L'histoire n'est pas tellement celle de deux enfants, mais d'une famille, qui vit un drame et qui se recompose. Le plus saisissant est le soupçon de fantastique que Bergman instille sans prévenir et sans honte. Il nous parle de fantômes et d'entité démoniaques de la manière la plus naturelle qui soit. Bergman avait les qualités pour réaliser des films d'épouvante terrifiants.
Bergman était un génie, purement et simplement. On peut ne pas le voir, comme moi certainement il y a quelques années, mais qui ose dire le contraire après avoir vu ces meilleurs films peut aller manger des pissenlis par la racine et se taire à jamais.