La réalisatrice australienne Rosemary Myers nous livre son premier long métrage qu’on pourrait aisément renommer : Alice au pays des merveilles version Wes Anderson ! Et Dieu sait qu’on est adepte du bonhomme !! Dès les premiers plans et tout au long de l’œuvre, on retrouve un travail de fond sur l’esthétique: épurée et tout en symétrie ainsi qu’un scénario plus ou moins édulcoré, simple et percutant, niais et complexe à la fois. Je ne sais comment définir les effets de style, drôles et stimulant le rythme, ils ne tombent jamais dans le grotesque du fait d’un fin dosage évitant le risque de tomber dans le nanardesque. On retrouve le même effet dopant concernant l’utilisation de la bande originale qui n’est pas en reste !


Mais que raconte le film ?


Synopsis : Greta Driscoll, jeune fille introvertie, est en passe de franchir le cap de ses 15 ans. Seule ombre au tableau : elle ne veut pas quitter le monde douillet et rassurant de l’enfance, une bulle dans laquelle elle s’enferme avec son seul ami au collège, Elliott. Quand ses parents lui annoncent l’organisation d’une grande fête pour son anniversaire, elle est prise de panique. Le grand soir, elle va basculer dans un univers parallèle un peu effrayant et complètement absurde dans lequel elle va devoir affronter ses peurs pour pouvoir se trouver et aborder autrement cette nouvelle ère.


Le lien avec Alice est fait ? Ici on ne cherchera pas le lapin blanc mais la fille aux petites mains ! On se retrouvera emporté dans le monde imaginaire kitch d’une enfance qui bascule brusquement dans un monde hostile, magnifique illustration onirique de la violence du bouleversement de l’adolescence ici délimité par le passage de la 15ème année.
On n’aura pourtant vite fait d’occulter en première partie les prémisses de ce changement du fait des thématiques abordées pour se concentrer sur des personnages tout en caricature, peut-être liés à une vision enfantine de la vie (ce n’est qu’une hypothèse de ma part) : parents lourdingues, sœur exaspérante, cheerladers stupides, insupportables et maltraitantes et enfin l’ami opprimé.
A ce propos, le choix des acteurs est judicieux de par leur physionomie à la fois commune à laquelle on peut aisément identifier notre entourage de l’époque et leur interprétation caractéristique de leur personnage.


Bref, ce n’est certainement pas le film de l’année, mais c’est très agréable à regarder et surtout ça donne la pêche ! Je regrette le peu de notes sur Senscritique (700 à ce jour, 7 mois après sa sortie au cinema) pour cette œuvre qui en vaut vraiment la peine. Ce qui reste indéniable dans tous les cas, c’est qu’il s’agit d’un excellent premier exercice pour Rosemary Myers qu’il faudra absolument suivre à l’avenir !

Alienure
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le 18 oct. 2017

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