Il me restait Fantastic Mr Fox à voir et je retrouve Wes Anderson et son univers visuel, son sens des détails, sa rapidité d’exécution, son rythme effréné et le sous texte toujours intelligent, qui place ce metteur en scène en décalage de ce que l’on peut voir habituellement.
L’art de raconter une histoire, de la mettre en image, de raviver notre âme enfantine.
Du cinéma de divertissement, où par le biais de l'animation tout est permis et tout concoure à donner à nos renards les ressources nécessaires : passer une clôture électrique sans grand dommage, trouver une moto à taille adéquate...
Poursuites et multiples péripéties, creusements de tunnels et autres trous visant à se sauvergarder de la hargne des chasseurs. Une fuite en avant pour notre bande éclectique amateurs de poules, et autres denrées.
Un découpage en chapitre, à l’instar de l’Ile aux chiens, zooms dynamiques, prises de vues symétriques, arrêt sur image rappelant les bandes dessinées, clin d’œil au western, et les couleurs chaudes propres au cinéaste. Jeux d’ombres et lumières pour rajouter à la tension ou aux émotions, sont rattrapés par l’humour et ses dialogues.
L’imaginaire et l’optimisme se le dispute aux questions existentielles.
Les préoccupations sur un passé révolu, avec la nostalgie de la jeunesse et de l’insouciance, le film s’ancre dans le présent avec le thème de la famille (et recomposée pour un temps avec la venue du neveu), le questionnement tant sur l’enfance que sur l’adulte et son rôle. Le refus de la normalité et la lutte opposant l’humain à l’animal, tout en signifiant des aspirations identiques.
Ce sont encore les animaux qui ont la vedette, leur instinct de survie et leur perspicacité, et les humains, eux, pour le moins en deça mais toujours affreux.
Le fils prêt à tout pour s’accomplir, et le père, Fantastic Mr Fox, élégant renard, un peu frimeur sur les bords qui aura tendance à s’auto centrer en oubliant souvent l’auto analyse, mais qui luttera lui, contre l’amertume avec panache.
Les caractères, sentiments, expressions et mouvements de ces marionnettes, sont réussis et la figure paternelle de Fox, tant dans l’amour porté au fils, qu’à l’attente que l’on peut y déceler d’un père pour sa progéniture, est perspicace.
Peut-être plus léger ou simplement plus joyeux que l’île aux chiens il manque toutefois un petit quelque chose, un texte plus élaboré peut-être et le vent de folie constant, que l’on trouvera dans la grande réussite The Grand Budapest Hotel...
Une BO réussie en tout cas, entraînante à souhait, pour cette première collaboration avec Desplats.
A voir très certainement...Avec les plus jeunes aussi.