J'ai visionné toute la saga, mais si un titre doit être privilégié, alors je choisis celui ci. Rarement un nanar se sera révélé aussi sympathique, d'ailleurs, chacun des fantom kiler réussit à avoir sa petite particularité, tout en développant le même style d'exploitation aussi gras qu'attachant. Le premier plantait le décor façon Dario Argento du boulard, le second avait le concept irrésistible de suivre les prostituées toutes victimes du tueur masqué (en matant bien leur boulot, mais en arrivant toujours trop tard pour les sauver), et le troisième, défiant complètement la logique, se permet des digressions oniriques qui flirtent avec le fantastique façon Jean Rollin du lac des morts vivants. Meet Fantom Kiler 3, plus rien ne peut l'arrêter !
Comme toujours, le film s'ouvre sur une fille qui fait une scéance photo porno sur le capot de sa voiture en pleine forêt avant d'être équarrie sauvagement. Le générique est tout en finesse, avec des arrêts sur image quand les poses du manequin ressemblent vraiment à celles de MaXimale (car Playboy, c'est encore trop raffiné). Et voilà le malandrin en manteau de cuir qui arrive devant la belle pour la poinçonner avec un couteau à lame en plastique rétractable. Mais ce qui est encore plus amusant c'est que le meurtre dure très longtemps, et que pendant le montage ultra serré de chaque coup de couteau, le caméraman se désintéresse de la violence et se met carrément à filmer les seins du mannequin sans plus se préoccuper de l'efficacité de la scène. Le montage essaye de rectifier le tir, mais c'est tellement voyant que le sourire est de mise. Puis ce tueur qui prend la pose à côté du cadavre pour apporter une soit disant touche d'ironie, c'est impayable.
On enchaîne sur une femme qui tombe en panne à proximité d'un garage. Deux garagistes bien baveux viennent à son aide et lubrifient un peu le moteur pendant que la dame se déshabille (parce qu'il fait chaud dans ces garages allemands par ces nuits d'été, ouh la la !). Alerte au viooool ! Ca ne loupe pas, on a droit bientôt à un pugilat qui envoie Irréversible dans les cordes, puisqu'on finit carrément par un duel clef à molette / tronçonneuse ! Et ouais ! On n'avait plus vu cela depuis Hollywood Chainsaw Hookers !
On en arrive enfin à la longue poursuivre onirique en forêt, qui ne suit absolument plus aucun réalisme, et qui pourrait même nous faire croire à un trip expérimental façon Ogroff. Les arbres de la forêt deviennent des colonnes romaines, les éclairages deviennent complètement surréalistes... Bref, c'est suspiria dans la tête d'un junkie des années 80, à base d'allégories sexuelles explicites (l'actrice est dans son plus simple appareil (le tueur a réussi à lui arracher ses vêtements avant qu'elle ne s'enfuie), le couteau...), de suspense haletant (l'actrice respire très bruyamment à un mètre du tueur sans qu'il ne la repère, normal avec un mouchoir sur la tête...), de meurtre brutal et de twist infernal. Le film fait quand même 90 minutes, mais vous en aurez pour votre argent, faites confiance ! (je ne rembourse pas en cas d'insatisfaction).
Pour info, seul le troisième est disponible dans une édition DVD (les uncut movies, merci à eux) sous titrée français, sinon, c'est VO en allemand dur (n'ayez pas peur, on comprend tout, et les dialogues ne durent jamais longtemps).