Après le succès du premier opus, mais aussi du Gendarme à Saint-Tropez et du Corniaud, il était évident de lui donner une suite avec un rôle encore plus important confié à Louis de Funès. Même si Jean Marais conserve le premier rôle au générique, il est visible que la place occupée ici par le commissaire Juve devient bien plus importante que dans le premier volet alors que dans le premier scénario imaginé, il n’était pas prévu qu’il revienne. Comme dans toutes les suites dignes de ce nom, on reprend la même formule et on force le trait. Côté action, le principe de la course-poursuite finale est repris en incorporant pour la première fois au cinéma d’impressionnantes images filmées en chute libre. Côté humour, Louis de Funès dispose de davantage d’espace et certaines scènes sont, à l'évidence, proposées par lui. Le côté farce est ici encore plus marqué que lors du premier film.
Ce qui marque le plus ici, c’est l’aspect très bondien de l’ensemble. Des gadgets à gogo, des scènes d’infiltration à foison avec jeux de dupe multiples, des trouvailles qu’on retrouvera d’ailleurs dans de futurs épisodes de Bond (la voiture qui se transforme en avion), le repère de Fantômas au cœur d’un volcan mais aussi une violence, même si elle est farfelue, plus marquée que lors du premier volet (le commissaire Juve, notamment, dézingue à la volée). Cela donne donc un divertissement mêlant avec davantage de force encore l’aventure, l’action, le fantastique et l’humour que dans le premier opus qui était plus policier dans son format. Certains passages sont plus drôles, le prétexte scénaristique intéressant, mais on sent aussi que l’ensemble a été imaginé dans la précipitation pour faire à nouveau sauter la banque.
S’il est à mes yeux l’épisode le moins réussi de la trilogie, il n’en demeure pas moins un film de qualité drôle et rythmé qui est follement distrayant. Fantômas y est moins effrayant malgré le rire caverneux intact de Raymond Pellegrin, l’ensemble plus déluré mais moins original parfois (difficile de ne pas penser à La Panthère rose lors du bal masqué, par exemple) mais la diversité des personnages et des scènes permet de toucher un large public. Autrement dit, il y a un peu de trop de redites mais l’univers est vraiment bien pensé et le résultat reste très convaincant en dépit du temps qui passe.