D'avantage que d'entendre les anciens faits d'armes plus ou moins romancés de papy Emile, de parier sur le taux d'alcoolémie de tonton Marcel ou encore de compter les kilos que prend tata Suzanne chaque année, les fêtes de fin d'année sont surtout l'occasion de se mater un bon gros film de Noël. Pas franchement chaud pour me taper un vrai classique et encore moins les programmes de la télé ("La boum" et les "Astérix" ? Comme l'année dernière dis donc ! Et l'année d'avant. Et l'année...), je porte mon choix sur un "Scrooged" bien plus confidentiel, tourné en 1988 par un Richard Donner tout juste auréolé du succès du premier "Arme fatale".

A condition de mettre de côté sa mise en scène un peu fade proche d'un téléfilm et son giga mega ultra happy end dégoulinant de bons sentiments ("C'est Noël, merde !" me crie mon chat), cette comédie fantastique un peu oubliée des 80's me fait toujours autant marrer. Relecture contemporaine du classique de Charles Dickens, "Scrooged" est l'occasion pour le génial Bill Murray d'en faire des kilotonnes, pour notre plus grand plaisir de fan. Sadique, odieux, cynique, gesticulant sans arrêt mais finalement touchant, le grand Bill est une fois de plus remarquable et porte le film sur ses épaules, n'ayant, il faut bien le dire, pas grand monde pour lui voler la vedette malgré la présence de Robert Mitchum, de John Glover ou de la craquante Karen Allen, ici particulièrement niaiseuse.

Franchement drôle, complètement délirant (Lee Majors à la rescousse du Père-Noël, attaqué par des terroristes), parfois même flippant (le fantôme des noëls futurs) quand ce n'est pas carrément sinistre (le sort réservé au clochard), "Scrooged" est bien évidemment une satire de la télévision, de ses programmes stupides et bien-pensants camouflant mal la cupidité de ceux qui la font, les golden boys de l'époque étant égratignés avec un plaisir certain.

Bien qu'exagérément manichéen (les riches sont méchants, les pauvres sont gentils), "Scrooged" reste un bon petit délire avant tout porté par la puissance comique de Bill Murray et la sublime partition de Danny Elfman, annonçant ses futurs travaux avec Burton.

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le 24 déc. 2013

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Gand-Alf

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