Oncle Bill
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le 4 déc. 2014
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Attention, cette bafouille peut contenir des spoilers. Merci de votre compréhension.
En 1988, Richard Donner et Bill Murray sont tous deux au sommet, le premier avec L'Arme fatale et le second avec SOS Fantômes (auquel Paramount fera d'ailleurs allusion sur leurs affiches et trailers pour vendre ce film). Ils tournent ensemble Scrooged (beaucoup mieux que le titre français) entre deux épisodes de leurs sagas respectives, mais l'entente n'est pas tout à fait cordiale, comme l'expliquera Murray : "Donner me demandait de jouer si fort que je me suis demandé s'il n'était pas sourd."
Effectivement, cette collaboration houleuse se ressent dans le film. Nous amusant en jouant un type arrogant et détestable, Bill Murray le fait cette fois en gesticulant et en braillant inlassablement. Comme il s'agit de Bill Murray et pas d'un comique quelconque, le numéro reste rigolo et accentue paradoxalement ses séquences tristes, si bien que lors d'un final poussif, l'acteur, lui, reste impeccable. Mais sa rédemption est beaucoup plus subtile et délectable dans Un jour sans fin...
Quant à Richard Donner, il tourne Scrooged sans trop se forcer, suivant docilement le rythme pépère du scénario. Malheureusement, il tire assez peu parti du parallèle entre les deux représentations d'A Christmas Carol qui se jouent pour le spectateur, faisant de son film une farce fantastique bien mais anonymement emballée plutôt qu'un vrai conte de Noël digne de son auteur. La musique de Danny Elfman nous fait regretter qu'un réalisateur du talent d'un Tim Burton (celui de l'époque du moins) ne s'y soit pas frotté...
Toutefois, pour ce qui est de transmettre la magie de Noël au spectateur, Scrooged ne s'y prend pas moins bien qu'un autre. Le ton parodique ne dénature pas la force du conte de Dickens, Donner et Murray concentrant plutôt leurs sarcasmes sur l'impitoyable télévision. Après tout, n'a-t-elle pas échoué à raconter l'histoire là où le film a réussi ? C'est avec cette rhétorique que Scrooged gagne ses galons de sympathique film de fin d'année.
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le 13 janv. 2016
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