L'Enfer Blanc

Trouvé sur la plateforme Shadowz, je me suis lancé dans ce film sans aucune information sur lui autre que le visuel de la vignette sur le site. Etant depuis longtemps fasciné par le grand Nord, j'ai saisi cette opportunité de possiblement voyager dans des contrées et des cultures trop peu souvent visitées par le cinéma et de voir la production filmique locale.

Le film se déroule sur les côtes arctiques où l'on va suivre la vie d'une mère et de sa fille, deux autochtones coupées du reste du monde, jusqu'au jour où elles vont recueillir un soldat étranger égaré dans la toundra.

Le film eut au moins l'amabilité de rapidement doucher mes espoirs. Au bout de quelques secondes de générique d'intro, quelle ne fut pas ma surprise de voir apparaitre à l'écran des noms certes familiers mais inattendus dans ce contexte : Michelle Yeoh et Sean Bean. Je compris à ce moment que nous étions là face à une production occidentale et non locale.

Passons donc rapidement sur les écueils du film inhérents à ce contexte de production. Les personnages sibériens sont joués par des actrices d'origine chinoise, malaisienne pour l'une et américaine pour l'autre, qui s'expriment dans un très bon anglais. Les soldats russes parlent eux aussi anglais mais seulement lorsque ce qu'ils disent est important, sinon le reste des dialogues est en russe.

On repassera pour l'immersion et l'authenticité.

Pour moi le principal défaut réside dans le traitement des personnages féminins. Une mère et sa fille, fuyant les atrocités de la colonisation, qui vont tomber toutes les deux amoureuses du beau soldat secouru après avoir passé une journée avec lui. Leur relation ne sera plus définie pendant la moitié du film que par leur rivalité pour gagner ses faveurs. Et enfin lorsque l'une des deux a gagné et que l'autre semble avoir accepté la situation, survient l'évènement le plus stupide et grotesque du film.

Pour donner quand même quelques points positifs (ma note de 4/10 n'est pas si catastrophique), il est agréable de voir de magnifiques décors naturels (le film s'est tourné au Svalbard et sur le continent norvégien). Je regrette cependant de ne pas pouvoir plus en profiter à cause des cadrages serrés, près des personnages, qui a du mal a nous faire ressentir l'immensité et la désolation des lieux.

Les acteurs sont tous très bons et il est intéressant de voir un film s'attaquer au sujet de la colonisation russe en Sibérie. Même si l'angle de vue choisi peut sembler aujourd'hui un peu dépassé.