Ca commence comme un conte burlesque. Jean-Louis, un grand dadais de la campagne (il est même carrément arriéré) est déniaisé, puis laissé là, par une parisienne aux cheveux jaunes sans doute émue par les paysages champêtres. Et notre candide de partir à Paris à la recherche de sa Cendrillon.
Le personnage de Karin Viard est secondaire, juste le symbole de la ville corruptrice où le héros va perdre de son attachante simplicité. Le conte devient progressivement une fable satirique dont la scène est un fast-food facon MacDo. Le réalisateur Dante Desarthe voit dans ce lieu inédit la forme contemporaine, c'est-à-dire américanisée, de la société du travail. Sans doute transformera-t-elle Jean-Louis, suivant le message désenchanté du film.
Lointain cousin du Mister Chance d'Al Ashby, le personnage interprété par Frédéric Gélard est cocasse mais ne rencontre pas toujours un acteur et un réalisateur convaincants. En revanche, le décor du film et l'action qui s'y déroule sont très amusants. Jean-François Stévenin, avec sa dialectique ridicule mais si vraie de petit chef, y fait une composition irrésistible.