Franklin Ebagé (Thomas N'Gijol) est un homme immature et arrogant. Il vit encore sur son lointain passé glorieux, ce qui exaspère son amie Pauline (Karole Rocher) et son agent Lionel (Julien Boisselier). Il n'a plus que le soutien de son ami Samir (Yasit Ait Hamoudi), créateur de la ligne de vêtements « Swagg DeBonhommes », qui rencontre autant de succès, que Franklin. Celui-ci se retrouvant avec un seul et unique sponsor, les poulets fermiers Jeno (Olivier Marchal). Malgré tout, il croit toujours en sa capacité à se qualifier pour les JO. Il va se battre pour accéder à son rêve, envers et contre tous.
Après une première réalisation réussie, en binôme avec son ami Fabrice Eboué « Case départ ». Thomas N'Gijol se lance seul dans l'aventure. Un premier essai moyennement réussi, qui se veut une critique de la starisation excessive, mais se révèle au final, une comédie inoffensive, bien loin de ses prétentions.
Thomas N'Gijol ; révélé par le biais du Jamel Comedy Club ; est doué pour la scène, pour les punchlines assassines ou il n'épargne personne. Sa carrière cinématographique est moins réussie. Certes, « Case Départ » fût une bonne surprise, mais « Le crocodile du Botswanga », fût une catastrophe, même si sa performance était sympathique.
Il a choisi d'être seul derrière la caméra, mais pour l'écriture, il s'associe avec Mohamed Issolah, un réalisateur et scénariste de courts-métrages, mais qui comme lui, manque d'expérience. On retrouve le manque de vécu à l'écran. Pire encore, l'exigence qui fait de Thomas N'Gijol, un des meilleurs humoristes actuels, est absente.
La platitude de la réalisation, l'absence de rythme, de personnages secondaires forts et d'un scénario bancal, rend le film quelconque. Une comédie qui ne vit que par le regard pathétique et la mauvaise foi de Thomas N'Gijol, parfois illuminé par la folie d'une scène, comme la rencontre avec Olivier Marchal, ou celle avec Kaaris au studio.
De trop rares moments, qui ne suffit pas à en faire un film, ni même un sketch, la désastreuse vidéo de rap de Thomas, à peine sauver par une chute de scooter, en est le parfait exemple. L'amateurisme de l'ensemble, d'un casting léger, comme les dialogues, en fait un film du dimanche soir sur TF1.
Faut-il vraiment parler du cas Kaaris ? Artiste minable aux textes aussi insipides, que sa prestation. Il est à l'image du héros. Une comète qui ne fera pas long feu, aussi bien au micro, que devant la caméra. Par contre, on appréciera Olivier Marchal et la folie de son personnage. Un rôle loin des flics torturés qui l'ont fait connaître du grand public. Karole Rocher aussi à contre-emploi, elle aussi cantonné aux rôles de femmes flics physiques. Même si elle reste une femme forte et à son moment violence physique ridicule. Elle est moins convaincante, son couple ne fonctionne pas vraiment avec Thomas N'Gijol, alors qu'ils le sont vraiment hors écran, ça arrive. Yasit Ait Hamoudi, le bon copain bedonnant, mais transparent. Julien Boisselier, l'agent quelconque, qui n'apporte pas grand chose. On notera le caméo de Fabrice Eboué, qui nous sort sa plus belle tête de con, pour le plaisir de nous faire sourire.
Une comédie banale, loin de l'irrévérence de son auteur, qui semble avoir perdu de sa verve avec le succès. C'est surtout un one man show de Thomas N'Gijol, si on l'apprécie, ça passe tout juste. Mais si ce n'est pas le cas, il vaut mieux éviter de se retrouver devant, au risque de s'ennuyer fermement.