Autodidacte, le Barcelonais Vicente Aranda coréalise un premier long métrage aveant de se lancer en solo, avec Fata Morgana. Cette dystopie mystérieuse, où il est question d'un meurtre qui va être commis, avec une sublime jeune femme pour cible (Teresa Gimpera), évolue dans un climat onirique, ou surréaliste, si l'on préfère, avec une tendance pop, celle-là même que l'on retrouvera plus tard dans Modesty Blaise ou Barbarella. Volontiers opaque et malheureusement à peu près dénué d'humour, le récit de Fata Morgana témoigne cependant, comme les premiers films de Carlos Saura, d'une liberté nouvelle dans un cinéma espagnol jusqu'alors bridé par la censure franquiste.