Incroyable : ce film s'est bonnifié avec le temps !

Je suis pas vraiment fan de Michael Youn, et à vrai dire, durant sa période "Jackass low cost" je trouvais pas très drôle l'idée de mettre des mecs en roue libre faire n'importe quoi devant une caméra et dire que c'est drôle parce qu'ils font de la merde. Par contre, Fatal Bazooka, ça a tendance à m'amuser : j'aime bien Fout ta Cagoule et Ce Matin va être une Pure Soirée. Ce sont des bonnes chansons comiques avec des vraies vannes marrante à l'intérieur.

Du coup, j'ai enfin vu le film Fatal dont la plupart des gens qui aiment pas trop Michael Youn me disent "non, mais celui là, ça va, il est drôle" Et puis j'avais envie de voir d'où venait le fameux mème "Hello Everybody Tout le monde." Et puis c'était mon anniversaire et j'étais un peu éméché.

Et j'ai aimé et pas mal rit devant le film (mais l'alcool devait aider.) Bon, on va pas se mentir, ça reste vulgaire et ça vole pas très haut, avec une histoire classique où le personnage principal s'écroule de son piédestal pour ensuite revenir au plus haut couplé d'une origine story pour Fatal qui semble être né dans la Savoie du XIXe siècle, avec chalet en bois et gardiens de moutons. (Et un asiatique coiffé d'un bonnet savoyard... parce que "décalage absurde.") La réalisation est ultra-découpée et très clipesque, rien de nouveau.

Mais à l'image de ses chansons, le film est une bonne parodie : Il se moque de la musique et du show bizness dans la fin des années 2000 et rétrospectivement, ça devient vraiment un instantané déformé de ces années là : on a une parodie de Paris Hilton, un faux Nikos, une fausse Sandrine Ferrer et des tas de faux clips en pagaille dans lesquels on peut retrouver des parodies de Justice, de Raphael, et de tout ce qui marchait à l'époque.

Et ça fait du bien, surtout quand en 2024, t'as plus guère que le Palmashow pour s'autoriser à faire ce genre de pastiches. Même des raps un peu con comme la pub que Fatal fait pour un magasin de Canapé reste très drôle. Dommage que lors du rap battle, le personnage arrive avec Fout-ta-cagoule et pas un morceau inédit, mais dans l'ensemble, c'est drôle.

Niveau acteur, Michael Youn en fait des caisses mais il est là pour ça. Face à lui on a un Stephane Rousseau qui est toujours à l'aise pour faire le poseur et c'est vraiment ce qu'on lui demande. Pour le reste, c'est étrangement chez des acteurs secondaires que ma préférence va : j'adore la fausse Sandrine Ferrer jouée par Reem Kherici ou Fabrice Éboué en compositeur borderline, dont je me doute qu'il a complètement écrit ses propres lignes de dialogues tant c'est le même personnage de gros enfoiré qu'il jouait à l'époque sur scène. On retrouve quelques tronches que j'avais pas vu depuis longtemps au cinéma, vincent Desagna, Jean Benguigui, et surtout Armelle qui semble s'éclater malgré le fait qu'on lui demande de faire exactement le même rôle que dans Caméra Café (à savoir la "moche nunuche et fantasque." )

Donc je rejoins la cohorte du "J'aime pas trop Michael Youn... mais le film Fatal, j'aime bien."