La lutte entre le bien et le mal a toujours fait sujet à des oeuvres que ce soit au cinéma, dans la littérature ou dans les arts. Cette même lutte est également l'un des fondements principal de l'homme. Que ce soit une lutte intérieure tout comme une lutte sociale.
De Faust, je connaissais une image de cette oeuvre que j'avais vue dans un documentaire. Celle de l'apparence du diable recouvrant toute une ville avec son manteau. Son regard est sombre. Il sème le mal à travers toute la ville. Comme la peste qui vient à frapper les villageois.
C'est alors qu'arrive une sorte de chose assez étrange. Un des villageois, savant qui plus est, ne supporte plus de voir tous les malheurs du monde frapper les habitants. Il souhaite alors régler ce problème en essayant de trouver des solutions. L'une de celle-là est de redevenir jeune pour dans un premier temps faire le bien. C'est alors que Méphisto le tente pour réaliser des choses qu'il n'a jamais pu faire auparavant. Et c'est alors que Méphisto (envoyé par le diable) va réaliser ses voeux les plus chers. On est alors en droit de se poser la question suivante: et si le mal était capable de nous fournir le bien? Mais c'est également dans l'égoïsme de l'homme a vouloir tout le temps trouver le bien, pour satisfaire ses plaisirs que le mal peut être fait à autrui. Bref, l'oeuvre pose une sorte de débat existentiel. Tout au long du film de Murnau, des indices sont posés. Premièrement, il y a le moment où Faust prend au lit l'une des plus belles femmes d'Italie alors que son amant est tué par Méphisto. Ensuite, il vient à s'éprendre d'une jeune villageoise. Le frère de celui-ci meurt suite à un combat entre Faust et le jeune homme. Mais Méphisto n'est pas mal intervenu non plus. En faisant savoir au frère d'abord que la femme était loin d'être aussi innocente qu'elle ne l'était mais également en tuant le rival de Faust. Enfin, la demoiselle sera mise au pilori. Puis, son enfant mourra de faim. Elle sera accusée de l'avoir tué et finira au bûcher. Faust, voyant tout cela, décide de rompre son contrat. Mais trop tard pour la jeune femme... Pourtant, l'oeuvre de Murnau demeure assez optimiste. Ainsi, même si on ne voit pas souvent la face opposée au diable, à savoir l'ange, elle se trouve présente au début et à la fin de l'oeuvre. Elle n'intervient jamais car l'homme est capable de rédemption et surtout... d'aimer. Bref, c'est totalement le genre de films que j'apprécie beaucoup. Du pessimisme mais une volonté de rester optimiste et de ne pas toujours vouloir se cantonner à l'homme est un loup pour l'homme. Mais faire le bien entraînera malheureusement toujours des sacrifices néfastes pour d'autres personnes.
Point de vue technique, l'oeuvre de Murnau est remarquable. Utilisation formidable du noir et blanc avec un rendu gothique on ne peut plus intéressant. Les effets spéciaus sont aussi remarquables pour l'époque. Ce qui me laisse fortement penser que la période allemande de l'avant-guerre était formidable. Il suffit de repenser aux oeuvres de Fritz Lang pour s'en convaincre.
Enfin, pas question de m'être ennuyé ici. Je trouve l'oeuvre remarquable et sa réputation n'est pas du tout usurpée...