Faust est une perle pour une seule et unique raison: l'incroyable jeu d'acteur de Mark Frost, le protagoniste principal. Imaginez Jim Carrey jouant Hamlet avec ses grimaces de The Mask et vous aurez une idée de l'exploit auquel vous allez assister. Car Frost, il joue au premier degré, le mec. C'est apparemment tout à fait normal pour lui de loucher la bouche ouverte dans une scène où son personnage est sensé être catatonique. Le désespoir, toujours selon lui, ça se joue la bouche convulsée, les yeux presque fermés pour bien souligner la profondeur d'un dialogue:

- Tu veux donc mourir ?
- (Grimace) La vie... la mort... ( tête digne de Looping dans "Agence tout risque") Tout cela ne veut plus rien dire pour mouééé !

Et c'est tout le film comme ça: la colère sera synonyme de nez retroussé et de dents découvertes, la surprise sera accompagnée d'une bouche aussi ronde que le cul d'une poule, la peur sera soulignée par une posture à mi chemin entre l'autiste profond et le chimpanzé qui défèque... Cet acteur ne s'arrête jamais. Vous pouvez mettre le film en pause à n'importe quel moment quand il est à l'écran, ce sera toujours un feu d'artifice de sincérité trépanée et de talent simiesque. D'ailleurs, j'ai fait quelques arrêts sur image une fois avec un pote et j'ai passé une des meilleures soirées de ma vie.

Merci Mark.
Amrit
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le 14 nov. 2011

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