Dans l'Espagne du XVIIe siècle, une jeune femme apprend de son père mourant que non seulement elle a été adoptée, mais que ses parents de sang étaient en fait les ducs du coin, assassinés par le baron qui a usurpé leur place. Avec une armée de femmes, elle va vouloir reconquérir son titre.
Faut pas jouer avec les vierges, ou Zenabel lors de sa sortie originale italienne, est un film d'aventure qui prend fait et cause pour les femmes, mais également érotique : on ne compte plus les plans de poitrines, de fesses ou de sexe, car la jeune héroïne en question, jouée par Lucretia Love, recrute des femmes qui sont toutes vierges et ainsi attirer dans leurs filets des hommes en leur promettant leur vertu. D'ailleurs, le principal personnage masculin est joué par Mauro Parenti, qui n'est autre que le producteur, et qui a voulu avec ce film mettre en avant sa femme, Lucretia Love, et ainsi partager à l'écran des scènes. Mais sous ces apports, le film de Ruggero Deodato reste bien filmé, car on sent que les moyens étaient là, avec des décors somptueux, dont un véritable chateau, des figurants à foison, et une mise en scène qui fait montre d'une certaine dextérité avec de beaux plans larges. Et filmer aussi de manière toutes ces femmes, de physiques différents, sans que ça tombe dans le graveleux.
Il y a aussi un humour assez inattendu, mais qui se rapproche plus de la paillardise, car on sent aussi que non seulement les hommes, mais les femmes, aimeraient bien passer à l'acte, à l'image de l'une d'entre elles, très entreprenante, mais dont le mec s'endort !
Il en résulte quelque chose de mineur, car il ne faut pas oublier que tout le monde joue très mal, y compris le grand méchant joué par John Ireland qui en fait des turbocaisses, et Lionel Stander qui semble s'échapper d'une cage aux folles. Ceci dit, le film a eu du succès, et il est même sorti deux fois en France ; la première fois avec le montage que l'on connait, et la seconde fois, deux ans plus tard, où un producteur pervers a rajouté des inserts porno sur toutes les scènes coquines, qui ne sont pas vraiment raccord d'ailleurs. Mais il fallait bien appâter le chaland après la libération du cinéma X en 1974...