Longtemps que ma bouche ne s'était pas grande ouverte ébahi devant une succession d'autant de plans hallucinants.
Une maîtrise totale de la profondeur de champs, de l'éclairage (du décors et sur les corps...). A la fois découpé, texturé, neutre et contrasté, chaud et froid... Je suis sur totalement impressionné par cette direction photo.
C'est fou d'autant maîtriser des plans en intérieur, dans les appartements, dans la semi obscurité parfaitement dosée des scènes charnelles... avec des plans extérieurs tellement puissants...
Si je devais être tatillon, je mentionnerai tout de même une utilisation abusive du travelling avant, mais franchement, on s'en branle ! (et ça fait son effet).
Les séquences se répondent dans un équilibre certain, une vraie force qui n'hésite pas à chercher dans des références puissantes sans oublier un équilibre maintenu.
Mais surtout... Le MONTAGE... les plans sont parfaitement rythmé, on les laisse couler le temps qu'il me faut (car un rythme c'est personnel tout de même...), j'étais ravis, je respirais en même temps que le film.
De plus ces espaces temporelles, ces glissements de caméra sur le décors nous laisse le temps d'imaginer, des questions... des symboliques... Car oui, dans ce film qui montre beaucoup d'un espace social à travers deux couples et leurs partenaires... leurs parents, nous laisse énormément d'élément à appréhender, on se sent considéré comme un spectateur conscient qui a l'espace d'exister et d'interpréter.
C'est quelque-chose qui m'est chère et que j'ai beaucoup eu avec le cinéma asiatique... qui existe aussi dans quelques films américains mais que je retrouve souvent dans le cinéma du nord de l'europe ou des pays de l'est et ça fait du bien !
Un plan peut vouloir dire beaucoup, un glissement de caméra, un élément coloré qui flotte au vent d'une nature grisonnante. C'est formidable.
D'ailleurs j'ai fais un lien amusant entre le plan dans la morgue et celui de "Sympathy for Mister Vengeance" de Park Chan-wook, qui a marqué ma vie de spectateur.
Je ne sais pas vraiment quoi dire au niveau du jeu car j'étais très pris, cela indique sûrement aussi une grande justesse... mais la direction et le choix des dialogues était aussi au poil.
Bref, je voudrais être plus critique, mais je pense que ce film met la barre très haut dans son genre et qu'il devrait être hissé comme une référence pour l'abondance de film d'europe de l'ouest qui tente l'exercice.