J'ai découvert la filmographie de Cronenberg au fil des années dans un désordre total. Le premier de ses films que j'ai découvert fût "Dead Zone", offert par ma mère pour mes 15 ans car l'année précédente, j'avais voracement dévoré de nombreux livres de Stephen King et elle avait vu que c'était l'adaptation de l'un d'entre eux (que je n'avais pas lu). Bref, premier contact pas désagréable, mais pas mémorable. Peu de temps après, à moins que ça ait été un peu avant, j'ai également vu "The Fly", qui m'a fait à peu près la même impression.
De nombreuses années plus tard, pour cause de présence de Naomi Watts dans le film, j'ai vu "Eastern Promises". Certains passages m'ont semblé ridicules, mais dans l'ensemble, je suis sortie du film avec un avis favorable. Cela m'a poussé à voir "A History of Violence", qui m'a légèrement déçue. Ignorant quel était le réalisateur, mais intéressée par l'histoire, j'ai par la suite été voir l'abominable "A Dangerous Method", avant de me coltiner, cette fois en connaissant le réalisateur, l'ennuyeux "Cosmopolis". Bref, après ces deux films, j'étais fâchée avec Cronenberg.
Vint alors "Maps to the Stars", que j'ai tout de suite eu envie de voir, avant de connaître le nom du réalisateur, qui m'a un peu refroidie au vu de mes dernières expériences avec lui. Qu'à cela ne tienne, il me tentait vraiment trop, j'y ai donc été et cela m'a bien plu, me poussant ainsi à examiner de plus près l'oeuvre du réalisateur. Mon dévolu s'est porté sur "Vidéodrome", que j'ai toutefois mis un certain temps à voir. Moi qui m'attendais à un chef d'oeuvre, il m'a en fait laissée assez impassible et déçue. J'ai donc vu "Crash" sans trop d'espoirs, et en effet, bien que le film ne m'ai pas déplu, j'ai eu l'impression de passer à côté de ce que les autres voyaient.
"Dead Ringers" est donc le dixième film du réalisateur que j'ai vu, et mon opinion était faite; Cronenberg est un réalisateur très surestimé, ou du moins un réalisateur auquel je suis plutôt hermétique, malgré quelques bonnes (trop rares) surprises. Et bien ce film fit partie de ces surprises.
Deux frères jumeaux partagent tout, y compris les femmes, leur métier, leur appartement... et ils se font régulièrement passer l'un pour l'autre. Leur relation est très fusionnelle, mais il y a clairement un dominant et un dominé, qui va commencer à se révolter lorsqu'il rencontre une femme dont il tombe amoureux. Mais cette révolte, cette envie d'échapper à son frère, ne passe pas par la confrontation, mais par des chemins détournés, en particulier la drogue. Et c'est la spirale de l'auto-destruction, de la folie, de la destruction de l'autre, et finalement...