On Fire
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Cela doit bien faire dix ans que je n'ai pas vu de film de Kubrick et un peu moins que ma période "Kubrick" est terminée. Il me restait donc ce film à voir le baiser du tueur et ce fameur Fear and Desire que son réalisateur avait voulu faire disparaître. Et je comprends pourquoi.
J'ai l'impression qu'il se vautre lamentablement en se voulant trop métaphorique ou allégorique, il finit par ne plus dire grand chose et livrer un film assez vain, trop long pour ce qu'il montre et raconte.
Alors évidemment, si on veut chercher on peut trouver les premières traces de l'auteur Kubrick, un certain pessimisme, la beauté de certains plans (et le soin général apporté à la photographie), la voix off, c'est encore un film de guerre (avant Full Metal Jacket et Les sentiers de la gloire), on est dans un univers kubrickien malgré tout... Mais clairement ça ne prend pas, c'est comme s'il avait oublié d'être un peu subtil dans ce qu'il raconte.
Le fait qu'on se retrouve dans un pays inconnu, dans une guerre inconnue n'aide vraiment pas, tout ça paraît abstrait, artificiel, Kubrick n'arrive pas à toucher à une certaine forme d'universalité. Et paradoxalement il y arrivera mieux dans ses deux autres films de guerre. En fait à vouloir être trop large, ne rien cibler de particulier on fini par le plus rien dire sur rien... Et c'est le vrai défaut du film.
Après je dois dire que l'histoire en elle-même n'est pas des plus palpitantes non plus, on sent que Kubrick peine à rendre tout ça intense. Il veut que ça soit beau, et comme dit, on a de beaux plans, notamment avec la jeune fille qui se fait capturer, mais ça manque de tripes, de viscères, c'est poseur au lieu d'être radical. Donc forcément on ne sent pas une tension particulière pour ces quatre soldats perdus en territoire ennemis.
Pire que ça, les séquences de tension sont avant tout un immense cliché, je pense au moment où la jeune fille les découvre parce qu'un mec a appuyé avec sa main alors qu'il était caché derrière un buisson ridiculement petit sur une branche avec un beau "crac" comme on en entend juste au cinéma... C'est gros.
Tout ça n'aide pas à rentrer dans le film, mais ce qui m'a achevé c'est vraiment l'un des soldats qui devient fou pour rien, ou du moins pour pas grand chose, ça rend le temps encore plus lourd, indigeste et éloigné de toute forme de réalité, rendant tout le discours en plus faible...
Bref, je n'y crois pas.
Heureusement que ça ne dure qu'une heure.
Créée
le 18 juin 2020
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