Nous voilà arrivés à l'ultime (?) opus de la saga Feast, qui il faut le dire, après un second épisode légèrement moins bon, se rattrape cette fois-ci avec un presque retour aux sources.
Tout comme le second il commence par la dernière scène du précédent, et nous fait vivre à nouveau un survival face à la horde implacable de monstres avides de chair fraîche. Ayant enfin réussi à quitter leur toit pour rejoindre la prison, ils improviseront une nouvelle fois un plan — à la con — pour quitter ce bestiaire de folie.
Cette fois-ci la donne est aussi différente, un prophète inattendu rejoignant la team, capable par le seul pouvoir de la pensée de repousser tous les monstres aux alentours. Viendra s'ajouter au groupe Jean-Claude Segal (non non vous ne rêvez pas, ils ont osé !), expert en arts-martiaux et semblant un peu trop incroyable pour avoir une espérance de vie bien longue (si vous n'avez toujours pas compris le gimmick de Feast, c'est de tuer les héros et faire survivre les losers). Le reste du casting reste le même, à savoir les bikeuses lesbiennes, les midgets et quelques boulets inutiles (comme Greg, le petit douche-bag qui avait sacrifié un bébé pour sauver sa peau, et survit par miracle pendant toute la durée du film, malgré une barre de fer qui lui traverse la gueule).
Bref, comme je le disais plus haut, le film opère un léger retour aux sources, optant pour des décors clos (prison, égouts...) et évitant donc le mauvais goût des incrusts cradingues du second épisode. Les lieux étant évidemment plus exigus on retrouve l'atmosphère légèrement claustrophobique qui créait la tension dans Feast premier du nom.
Le réalisateur (John Gulager), laisse également tomber les scènes too-much, se concentrant plus sur le gore que sur le vomi et les ejacs faciales d'un monstre décédé (lors de l'autopsie dans le 2, un des reflex post-mortem du monstre était de recouvrir toutes les personnes autour de lui de sa semence, et pas besoin de vous préciser que tout le monde avait la bouche ouverte à ce moment là...) et réussit à donner un second souffle à la saga qui se conclut comme elle avait commencé, mélangeant savoureusement horreur et comédie.
Gulager, aussi imprévisible que la durée de vie de ses protagonistes, en profite pour carrément nous foutre sur le cul avec une scène de total mayhem mixant effet de strobo et plans fixes façon La Jetée, du grand art en somme.
Sans vous en dire plus, la fin s'avère elle aussi inattendue, et offre une nouvelle fois un générique délirant.
Pour conclure, ce nouveau Feast rattrape haut la main la baisse de régime du second, et hisse sans problème cette saga au rang d'oeuvre culte du genre. Comédie, action, horreur, sexe, Feast rocks the cock et montre qu'avec peu de moyens mais beaucoup d'imagination on peut aller très loin.
Mention spéciale pour Raphael 'Elvis' Coca, le Mariachi qui nous interprète le sympathique morceau « The Ballad of Feast ».