Voilà un film que j'aurais aimé adorer. Le mélange d'onirisme et de documentaire brut, la performance des acteurs, le talent du réalisateur : tout aurait dû me conduire à l'enthousiasme.
Malheureusement, après un début tonitruant qui aligne de très jolies scènes, le film s'embourbe lentement dans une sorte de pose auteuriste.
Le mutisme obstiné du personnage principal, joué par la marmoréenne Véronique Beya Mputu, devient de plus en plus pesant. Les inserts bizarroïdes (la forêt nocturne façon Weerasethakul en super 8, la chorale, l'animal) apportent plus d'interrogations que d'émerveillement, et les tics de réalisation (très gros plans, ralentis) apparaissent comme des coquetteries.
C'est dommage, parce que Gomis parvient par moment à nous faire ressentir un sentiment d'étrangeté confondant (la visite chez le riche, les scènes de concert) : dans ces instants, je me suis pris à rêver du film parfait que le réalisateur franco-sénégalais pourrait un jour nous proposer.
http://www.christoblog.net/2017/04/felicite.html