On sentait un projet ambitieux sur la débâcle du système éducatif public japonais : film d’ 1h40, un réalisateur aguerri Noboru Tanaka, loin des films « pour de rire » de la série Female Teacher. Hélas, le résultat est décevant. On reprochera surtout un scénario mal équilibré de Takehiro Nakajima basé sur le livre de Ikko Shimizu, qui ignore la victime du viol pendant toute la partie centrale du film au profit d’une intrigue boiteuse qui égare le spectateur sur le propos même du film.
Les motivations finales d’Egawa semblent tirées par les cheveux. Les dialogues sont pléthoriques (le sous-titreur en est épuisé) sans être transcendants avec une tendance au verbeux. Côté pinku eiga, le film affiche le minimum syndical au vu de la durée dont deux viols pour cinq scènes en tout avec Eiko Nagashima (l’enseignante de musique, victime et amoureuse rejetée), Erina Miyai (Mlle Sato, sa collègue effrontée) et la toujours vaillante Moeko Ezawa, en maman du vilain Hideo Egawa, mais la qualité est ici au rendez-vous.
Tout n’est pas mauvais dans le film, notamment la bande-son de piano, joliment brutale. Tanaka a le sens des images et du détail mais ici, il n’arrive pas à dégager une empathie pour ses personnages, ni un quelconque intérêt pour l’intrigue criminelle. Bref, ce numéro 5 de la série est un peu éventé et ne mérite pas qu’on s’y attarde outre mesure.