De Palma réalise son fantasme ultime, le film-somme de son travail dans lequel on retrouve les fantômes de Body Double, Obsession et Blow out. Libre, audacieux, il développe plus encore les effets visuels, comme l'incroyable et sublime plan-séquence d'ouverture au festival de Cannes. Le thriller se développe autour d'une femme fantasmée, convergence entre les héroïnes d'Hitchcock et celles de De Palma : calculatrice, menteuse, perverse, lesbienne, névrosée... Le spectateur est voyeur, son oeil pervers attiré par "la femme", Rebecca Romijn-Stamos, qui focalise toutes les convoitises. Le photographe, Antonio Banderas, se retrouve pris au piège d'un chassé-croisé amoureux et ne peut plus rester dans sa posture confortable d'observateur. Le spectateur est lui-aussi malmené, sans repère jusqu'au final inattendu qui clôt le film comme il s'était ouvert, sur une scène envoutante.