Dernier grand De Palma L'Impasse en 1993, dernier De Palma où il y a des restes du grand De Palma Snake Eyes en 1998, voilà ce que je pensais avant la vision de Femme fatale et voilà ce que je pense plus que jamais après...
Imaginez le style du brillant cinéaste de Phantom of the Paradise et de Body Double parodié par un mauvais réalisateur de mauvaises pubs pour le parfum (pléonasme ??? Cela ferait un très bon sujet pour une dissertation !!!), avec star féminine hyper-mega-payée, où elle fait des trucs invraisemblables on ne sait pourquoi, qui dit maladroitement à la fin du spot une phrase en français, et où généralement la Tour Eiffel apparaît en arrière-plan, avec des millions d'effets clinquants à deux balles ; ben voilà pour la mise en scène du film sauf qu'il n'a pas été réalisé par un mauvais réalisateur de pubs pour le parfum, mais par le brillant cinéaste de Phantom of the Paradise et de Body Double lui-même.
Pour le scénario, bon il faut reconnaître que le concept du hold-up saveur Sapho qui débute le film était très bien imaginé, pour sortir un court instant du sujet que la musique façon Boléro de Maurice Ravel sur cette scène était bien pensée aussi, que le rebondissement quelques minutes avant la fin du film n'est pas d'une originalité renversante, ayant été utilisé des tas de fois pratiquement depuis que le cinéma existe, mais fait le job. Mais voilà les quelques rares bonnes idées sont ensevelis sous des milliers d'incroyables invraisemblances plus embarrassantes qu'autre chose.
Pour ce qui est de l'actrice principale, Rebecca Romijn est la seule bonne surprise du film, hyper-canon, sensuelle en diable, l'idée parfaite que l'on se fait d'une femme fatale, elle aurait vraiment mérité de jouer une femme fatale dans un bon film. Pour ce qui est des autres acteurs, comment dire... phffff... les comédiens français sont tellement trop contents de figurer dans un film américain qu'ils en oublient juste qu'il faut jouer aussi la comédie. Et Antonio Banderas, il atteint juste les cimes du ridicule en paparazzi au chômage et endetté mais qui arrive pourtant à vivre dans les beaux coins de Paris.
Fermons les yeux, sauf éventuellement sur Rebecca Romijn, et pensons plutôt aux œuvres du sommet quand De Palma était De Palma et non pas une pathétique parodie de lui-même.