Après le semi-ratage Mission to Mars, Femme Fatale c'est pour son auteur le retour à l'écriture et au genre thriller érotico-psychologique. Pour Brian De Palma, c'est donc un film très hitchcockien (Sueurs froides et Fenêtre sur cours) et une relecture de ses films de ses débuts (Obsession, Body Double, Dressed to Kill et Blow out).
L'intrigue de Femme Fatale est assez complexe et nous révèle de nombreuses surprises. Le film nous mène totalement en bateau du début à la fin et on y prend beaucoup de plaisir ...
une bonne partie du film est un rêve et qui plus est, un rêve prémonitoire.
Que ce soit sur le fond ou la forme, Femme Fatale est un film qui concentre toutes les obsessions de son auteur, la femme terriblement dangereuse et sexy (Rebecca Romijn est magnifique), le voyeurisme du photographe (le très charismatique Antonio Banderas), son goût prononcé pour le kitch et l'érotisme sulfureux, le jeu sur les lumières et la photo du film surexposée, la narration et la mise en scène façon puzzle ... tout ça se mélange et la mayonnaise prend terriblement bien. On pourrait juste lui reprocher d'abuser un peu trop du split screen, mais bon c'est vraiment sa marque de fabrique et on l'aime pour ça aussi.
Femme Fatale c'est pour moi une parenthèse enchantée dans la filmographie de Brian De Palma des années 2000 et un film qui préfigure beaucoup de ce que sera aussi 10 ans plus tard Passion (son meilleur film des années 2010).