Femmes criminelles est un film à sketches qui racontent en quelque sorte la torture féminine. Ça se passe au XVIIe siècle, et ce sont trois histoires de femmes qui vont souffrir le martyre à cause de leur amour. Dans le premier sketch, c'est une jeune femme qui va mourir noyée parce qu'elle a eu une relation incestueuse avec son frère, blessé par une poutre, et qui ne pouvait être soignée que si sa soeur se donnait au médecin du village. Ensuite, c'est un amour interdit entre un moine et une bonzesse. Enfin, la dernière histoire est celle d'une femme soumise à son tatoueur qui s'émerveille de la voir souffrir au fur et à mesure qu'il inscrit sa peinture dans sa chair.
D'ailleurs, dès le début, avec une voix off qui explique la torture féminine à cette époque, le ton est donné, avec plusieurs femmes qui se font exécuter de manière pas rigolote ; entre l'une qui se fait trancher la tête, puis le corps brûlé, une autre à qui on met le feu jusqu'à ce qu'on voit son corps entièrement calciné, et la dernière écartelée par deux chevaux qui la tirent dans les directions opposées, autant dire que ça n'est pas la fête de la femme en voyant ce genre de films.
Et pourtant, malgré que ça soit par moments assez malsain, on ne peut nier que c'est superbe au niveau de la mise en scène, avec une très belle utilisation des couleurs, et si ces femmes, coupables d'aimer en quelque sorte, subissent mille outrages, elles sont tout de même bien filmées, la censure permettant de cacher ce que je ne saurais voir : la beauté dans la douleur en quelque sorte. C'est clairement du cinéma d'exploitation, d'ailleurs c'est le deuxième films sur une série de huit (!) parlant de la torture de la femme, mais Teruo Ishii s'accommode très bien de sa tâche délicate, en parlant en substance de l'émancipation de la femme qui n'existait pour ainsi dire pas du tout à l'époque.