Fences par shanghai

Mon appréciation tient avant tout dans le jeu exceptionnel des acteurs.

Pour le reste, il s'agit plus d'une pièce de théâtre vaguement adaptée pour le grand écran qu'autre chose. Les trois règles du théâtre classique y sont presque réunies, unicité de lieu, d'action et de temps. Seul le temps est discutable, même si finalement tout s'inscrit dans une unité de temps.

Le brave Troy est complexe à souhait. Ses sentiments s'entrecroisent et s'entrechoquent. Ce qu'il pense être de l'amour est tellement maladroitement exprimé que cela s'apparente plus à de la possession qu'autre chose. Qui n'a pas rencontré des anciens pour qui l'expression de l'amour était tellement maladroite qu'on finissait pas les haïr ?

Autour de cet être, pour le moins charismatique, le proche univers tente d'exister, pour finalement se rebeller après l'avoir soit craint, soit admiré.

Alors bien sûr, le film est long et lent. Cette durée, principalement peuplée de dialogues, voire de monologues, est sans doute nécessaire pour installer les fondamentaux de cet univers, et puis, rappelons le, le film est une adaptation directe d'une pièce de théâtre où le verbe l'emporte souvent sur l'action propre au cinéma.

Mais tous ces dialogues doivent impérativement se savourer en VO. La phrasé, la sémantique utilisés sont tellement caractéristiques de la population afro américaine qu'à eux seuls ils excusent beaucoup de faiblesses du film.

Tout le reste est très propre, une photo sobre mais juste, des décors caractéristiques de ces banlieues de Pittsburg des années 50. Tout cela est très clean, très pro.

On pourra voir, mais éviter en deuxième partie de soirée, sous peine de risquer de s'endormir !